À Palerme, lors de la conférence sur l'avenir de la Libye, on a constaté une fois de plus qu'il existait un rapport de forces bien déterminé entre les dirigeants des pays d'Afrique du Nord et que la tension dans les relations entre l'Italie et la France ne cessait de monter, a indiqué à Sputnik Tiberio Graziani, chef de Vision&Global Trends (International Institute for Global Analyses).
«Cette conférence, ce n'est sans doute pas un événement historique. […] La Russie y a participé, mais pas au niveau de Poutine, ce qui autorise à penser que le Kremlin a décidé d'agir avec prudence», a estimé l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter qu'on ne savait toujours pas si une visite à Moscou du chef du gouvernement libyen d'union nationale Fayez al-Serraj aurait effectivement lieu.
«Quoi qu'il en soit, si cette visite en Russie se fait, il serait de loin plus important de confronter les avis des principaux participants au conflit libyen et des acteurs géopolitiques incontournables, notamment de la Russie, de la Turquie, de la France et de l'Italie. Si cette visite en Russie a lieu, ce sera évidemment un événement de marque», a souligné le politologue.
Selon ce dernier, Rome doit jouer un rôle central dans la question libyenne tant pour des raisons historiques que sur le plan géographique.
«La rencontre [de Palerme, ndlr] pourrait être interprétée différemment. D'une part, les États-Unis ont intérêt à compliquer les relations entre ses participants, ce qui correspond à la politique de Trump: attendre et créer des conditions qui permettent aux États-Unis de redevenir hégémoniques dans la région. De l'autre, l'Italie a espéré que la conférence lui permettrait de reprendre son rôle diplomatique et politique dans la région. Conte a misé gros sur elle, mais on n'y voit toujours pas de résultats réels», a résumé l'Italien.
Des sources proches du gouvernement italien insistent sur la réussite du sommet, se disant extrêmement satisfaits d'être parvenus à réunir autour de la table tous les protagonistes du conflit libyen.
La conférence internationale de deux jours sur le processus de paix en Libye s'est tenue à Palerme. Organisé par l'Italie, cet événement a réuni les hauts représentants de 30 pays, ainsi que de grandes organisations internationales. La Russie y a été représentée par son Premier ministre Dmitri Medvedev.