Le scandale autour d'un ancien collaborateur du ministère de la Défense autrichien prend de l'ampleur depuis cinq jours, rappelle le site d'information Vzgliad. Le colonel à la retraite de 70 ans interpellé samedi aurait travaillé pendant ces 30 dernières années pour le renseignement russe. C'est un «pays ami de l'Autriche» qui aurait aidé les services secrets à l'attraper.
Moscou et Vienne ont plusieurs projets et intérêts communs, bilatéraux mais aussi de plus grande ampleur comme le Nord Stream et d'autres gazoducs: le South Stream, finalement annulé, et le Turkish Stream qui est venu le remplacer. Les autorités autrichiennes prônent continuellement le maintien des relations avec la Russie.
En quatre ans de guerre de sanctions, Vladimir Poutine s'est rendu trois fois en Autriche, notamment deux fois cet été, d'abord en visite, puis pour participer au mariage de la chef de la diplomatie autrichienne Karin Kneissl. Cette semaine, cette dernière est attendue à Moscou et son supérieur le chancelier Sebastian Kurz se rend régulièrement en Russie.
Dans l'ensemble, le gouvernement autrichien suscite chez les atlantistes une irritation particulière, note le quotidien, aussi bien à cause de son attitude envers l'intégration européenne que de sa position vis-à-vis de la Russie.
L'Autriche n'a pas réagi à ces aberrations au niveau officiel, mais il était évident qu'on ne laisserait pas Vienne en paix. C'est pourquoi l'histoire du colonel à la retraite a fait son apparition, puis une autre. A présent, la presse autrichienne écrit qu'un autre «espion russe» a été percé à jour, cette fois au sein des renseignements autrichiens. Il s'agirait d'un collaborateur de l'Office fédéral pour la protection de la Constitution et la lutte contre le terrorisme, qui remplit également des fonctions de contrespionnage, soupçonné de fournir des informations à Moscou et de divulguer des secrets d'État. L'enquête le visant a commencé il y a près d'un an.
Dans ces conditions, Karin Kneissl et Sebastian Kurz ont dû déclarer qu'ils exigeraient des explications de Moscou. La chef de la diplomatie a reporté sa visite à Moscou. Mais la réaction du Président autrichien Alexander Van der Bellen est révélatrice. Immédiatement après le début du «scandale d'espionnage», il a déclaré qu'à l'heure actuelle il ne voyait «pas de raisons de dramatiser l'impact de ces affaires sur le développement des relations russo-autrichiennes».
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