La Serbie offensée par sa place à la commémoration de l'armistice: la France réagit

© Sputnik . ТАSS/POOL / Accéder à la base multimédiaLa commémoration du centenaire de l'armistice de 1918 à Paris
La commémoration du centenaire de l'armistice de 1918 à Paris - Sputnik Afrique
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La Serbie s'est profondément indignée face à la place qui lui a été réservée lors de la commémoration de l'armistice de 1918 à Paris. En effet, son Président a été placé dans les derniers rangs des invités, alors que le pays a apporté une contribution significative à la victoire. L'ambassadeur de France à Belgrade a déclaré qu'il le «regrettait».

Les dirigeants de plus de 70 pays se sont rassemblés à Paris pour célébrer le centenaire de l'armistice de 1918 et la fin de la Première Guerre mondiale, notamment dans le cadre d'un dîner.

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Dès l'étape des préparatifs, Belgrade a exprimé sa perplexité face à la décision de la partie hôte de placer le drapeau de la république autoproclamée du Kosovo sur la cathédrale Notre-Dame de Paris, parmi ceux des pays vainqueurs. Et lors de la cérémonie de dimanche près de l'Arc de triomphe, le Président serbe Aleksandar Vucic a occupé sa place attitrée située dans les derniers rangs des invités.

Or, la Serbie a perdu dans cette guerre 62% de la population masculine et presque le tiers de tous ses habitants et a apporté une contribution significative à la victoire des Alliés. Alors que Hashim Thaçi, président de la république autoproclamée du Kosovo, qui représentait un pays n'existant pas dans les années de la Première Guerre mondiale, s'est retrouvé au deuxième rang, juste derrière Vladimir Poutine, Angela Merkel, Donald Trump et Brigitte Macron dont l'époux prononçait un discours.

À l'exigence de la diplomatie serbe d'expliquer cette décision, Paris a déclaré que les cartes des invités avaient été placées par ordre alphabétique, ce qui a été considéré comme une offense par l'opinion serbe, tandis qu'Aleksandar Vucic a douté du bien-fondé de cette explication.

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Lundi matin, l'ambassadeur de France à Belgrade, Frédéric Mondoloni a réagi. Paris n'a pas oublié que la Serbie avait perdu le tiers de sa population, a-t-il indiqué. Selon le moteur de recherche serbe Naslovi.net, il a fait remarquer que la disposition des sièges pour célébrer le centième anniversaire du cessez-le-feu de la Première Guerre mondiale à Paris était «une maladresse qu'il regrettait» et a ajouté qu'il priait le Président Aleksandar Vucic et le peuple serbe d'accepter des excuses.

En outre, il a constaté que la France et la Serbie étaient les deux pays qui avaient le plus grand nombre de victimes proportionnellement au nombre d'habitants.

Aleksandar Vucic a immédiatement réagi pour le remercier.

«Merci à monsieur l'ambassadeur Mondoloni pour ces paroles merveilleuses et pour le respect manifesté envers les victimes serbes. La Serbie accueillera dûment le Président Macron», a-t-il écrit sur Twitter.

Mais pour le diplomate Zoran Milivojevic, cet incident est une offense au peuple serbe.

«Je ne comprends pas pourquoi le Kosovo et Hashim Thaçi ont participé à cet événement, d'autant moins pourquoi Hashim Thaçi a pris part à la cérémonie sur un pied d'égalité avec les pays vainqueurs. Le critère principal doit être non l'alphabet, mais les mérites historiques dans cette victoire», a-t-il déclaré à Sputnik.

Selon lui, la politique de la France envers le pays est «incorrect et manque de sincérité».

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«Je crois qu'il s'agit d'un message politique, du désir de confirmer l'indépendance du Kosovo par tous les moyens», a-t-il ajouté.

L'historien Predrag Markovic estime pour sa part qu'il ne s'agit pas d'une démarche intentionnelle, mais d'une mauvaise préparation du dîner et d'une négligence des autorités françaises.

Dans ce contexte, il a tenu à rappeler face au correspondant de Sputnik à quel point les célébrations organisées à l'occasion de la victoire dans la Seconde Guerre mondiale à Moscou avaient été logiques en fonction des mérites des différents pays.

«Souvenez-vous du Régiment immortel. Qui était à côté de Vladimir Poutine? Le représentant du peuple qui a subi les plus grandes pertes, Benjamin Netanyahu, et celui des Serbes qui ont donné le plus grand nombre de combattants après l'URSS. Il était évident que les organisateurs avaient réfléchi au déroulement de la cérémonie», a-t-il souligné.

Il faut rappeler que les Albanais du Kosovo avaient accueilli les occupants austro-hongrois et bulgares comme des libérateurs pendant la Première Guerre mondiale, mais en 1389, les cloches de Notre-Dame avaient sonné en l'honneur des Serbes, suite à leur victoire dans la bataille de Kosovo Polje, qui a permis de stopper provisoirement l'offensive de l'empire ottoman contre l'Europe.

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