Un abri sous chaque ville: comment les USA se préparaient à une guerre contre l’URSS

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Au milieu du XXe siècle, des experts américains ont élaboré un plan de construction d’un réseau d’abris à utiliser en cas de guerre nucléaire contre l’URSS, d’après la revue The National Interest. D’ailleurs, l’envergure du projet et les conditions de vie prévues dans les abris auraient poussé l’administration américaine à renoncer à cette idée.

Dépenser une somme équivalente à la moitié du PIB américain de 1957 pour sauver environ 86% des habitants des États-Unis contre une éventuelle frappe nucléaire: tel était le plan de survie élaboré par le think tank RAND basé à Santa Monica, en Californie, pendant les années 1950, annonce la revue The National Interest.

«Des abris souterrains capables d’accueillir des centaines de milliers de personnes devaient être construits à environ 250 mètres de profondeur – assez pour se protéger contre les bombes thermonucléaires très puissantes qui peuvent rayer des villes entières de la carte. Les entrées des abris, grandes comme les portes des centres commerciaux et omniprésentes comme les bouches de métro, devaient ouvrir la voie vers des couloirs géants permettant à des milliers de gens de descendre dans un abri en quelques minutes», précise le bimensuelle se référant aux données publiées sur le site Atomic Skies.

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Les habitants de l’abri devraient y rester pendant trois mois, le temps nécessaire pour que le taux de radioactivité descende à un niveau acceptable dans la ville détruite par la frappe nucléaire.

Selon le projet, les personnes réfugiées dans ces «villes-cavernes» devaient se soumettre à des règles très strictes en temps de guerre: dormir dans des dortoirs géants, manger ensemble dans des cantines sous le contrôle du personnel et même faire de la gymnastique et se laver en groupe.

«Les Américains ne semblent pas les candidats appropriés pour une structure sociale si rigide», note The National Interest.

Mais ce projet universel et détaillé élaboré par Herman Kahn et Robert Panero n’a finalement pas été réalisé et a «presque tué la défense civile» aux États-Unis.

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Selon la revue, les recherches des experts du RAND ont révélé l’ampleur du problème de la protection des civils contre une frappe nucléaire et cela aurait dû effrayer les autorités américaines qui ont refusé d’examiner même des projets moins onéreux et plus réalistes.

Le Président Dwight Eisenhower aurait déclaré à ses conseillers du Comité Gaither sur la défense civile: «On ne peut pas mener cette sorte de guerre. Il n’y a pas assez de bulldozers pour enlever tous les corps gisant dans les rues».

Après la crise des missiles de Cuba, les États-Unis ont préféré ne pas remarquer cet aspect de la défense civile.

«Les gens ne voulaient tout simplement pas y penser… Même si les abris permettraient de réduire le nombre de victimes, par exemple, de 100 à 50 millions, cela signifie toujours qu’il y aurait des dizaines de millions de morts», note Mark, un auteur du site Atomic Skies.

Selon The National Interest, hormis les panneaux rouillés «Fallout Shelter» (abri anti-retombée) sur des bâtiments publics, rien ne rappelle les efforts déployés par la défense civile américaine au milieu du XXe siècle.

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