«Fauteur de guerre» ou victime de l'État profond? La venue de Trump divise Paris

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Plusieurs organisations appellent à battre le pavé ce 11 novembre contre la venue de Donald Trump à Paris. Sputnik France a contacté Adrien Nicolas, l'un des organisateurs d'une manifestation anti-Trump, et Georges Clément, à la tête du Comité Trump France, qui nous livrent leurs sentiments sur l'événement. Sur place, notre envoyée spéciale.

«Nous souhaitons faire entendre notre voix pour bien faire comprendre que l'événement qui va se dérouler avec la participation de Trump, de Poutine, d'Erdogan, de Netanyahu ou de Mohammed ben Salmane ne constitue pas un forum pour la paix, mais un forum de la guerre.»

Adrien Nicolas, du Collectif «Ni guerre ni État de guerre» est remonté contre la venue de Donald Trump dans la capitale. Le locataire de la Maison-Blanche est l'invité d'honneur d'Emmanuel Macron en ce week-end de commémoration du centenaire de la fin de la Grande guerre. Il prendra place aux côtés du Président de la République et de plusieurs autres chefs d'État pour les cérémonies du 11 novembre. Ces derniers participeront ensuite à l'ouverture du Forum pour la paix, qui se tiendra jusqu'au 13 novembre à la Grande halle de La Villette.

C'est dans ce contexte qu'Adrien Nicolas et une cinquantaine d'associations et collectifs français, américains et internationaux ont appelé à manifester. Parmi les participants à ce rassemblement, intitulé «Trump, c'est la guerre», se trouvent notamment la Women's march Paris, Paris Against Trump et le syndicat Solidaire. Une marche contre un «fauteur de guerre» et «la violence des valeurs qu'il représente».

Un discours qui passe mal du côté de Georges Clément, à la tête du Comité Trump France: «Ses valeurs sont les miennes et celles de millions de personnes. Ils s'y opposent, eh bien, c'est leur droit le plus strict. Nous nous opposons fondamentalement aux leurs.» Il juge le nom donné à la manifestation trompeur et prend la défense du Président américain:

«Pour l'instant, Donald Trump n'a pas fait une seule guerre. Il essaie désespérément de sortir de Syrie depuis un an, mais à chaque fois qu'il essaie, il est accusé de haute trahison par l'État profond et menacé de destitution. Il négocie avec la Corée du Nord. À chaque fois qu'il tente de dialoguer avec Poutine, il est traité de traître à la nation aux États-Unis.

Je ne vois pas en quoi c'est un fauteur de guerre. Concernant la Syrie, ce n'est pas lui qui a commencé ce conflit, c'est Obama. Pour le moment, il n'a toujours pas pu en sortir. Ce n'est pas si facile de prendre la présidence des États-Unis et de casser toutes les politiques de ses prédécesseurs, qui se sont empêtrés dans des conflits multiples et variés.»

Des arguments qui ne suscitent aucun écho du côté d'Adrien Nicolas: s'il admet que Donald Trump n'a pas déclenché de guerre, il lui reproche d'alimenter plusieurs conflits actuels:

«Peu après l'élection de Donald Trump en 2017, ce dernier a appuyé l'offensive sur Raqqa en Syrie. Des rapports d'Amnesty international montrent que 35.000 coups d'artillerie de la Marine ont été tirés sur la ville entre mars et juillet 2017. Il s'inscrit dans le cadre de la guerre contre le terrorisme, qui est une guerre illimitée qui s'affranchit du droit international. Les combattants ennemis sont considérés comme des combattants irréguliers et ne sont donc pas protégés par le droit de la guerre.

Alors oui, il n'a pas déclenché lui-même de guerre, mais il a déployé des milliers de soldats qui ont tiré des milliers de coups de canons sur des villes. J'appelle ça faire la guerre. Je pense qu'il y a fondamentalement un accord de fond entre l'État profond et Donald Trump. Il est le représentant le plus barbare et le plus extrémiste des intérêts de l'impérialisme américain.»

Russian President Vladimir Putin talks with German Chancellor Angela Merkel and U.S. President Donald Trump as they attend a commemoration ceremony for Armistice Day, 100 years after the end of the First World War at the Arc de Triomphe, in Paris, France, November 11, 2018. - Sputnik Afrique
11-Novembre: Vladimir Poutine arrive le dernier sous l’Arc de triomphe (vidéo)
Ayant anticipé l'accueil hostile qui serait fait au locataire de la Maison-Blanche, Georges Clément et son organisation ont organisé une manifestation le 10 novembre, place des États-Unis dans le VIIIe arrondissement de Paris. Un événement qui a pris place «devant la stèle qui commémore la Grande guerre, qui a vu soldats français et américains combattre ensemble, afin de fêter le centenaire et l'accueil de Donald Trump».

Concernant la marche contre le Président américain, elle partira de la place de la République à 14 heures afin, selon Adrien Nicolas, de faire entendre «la voix des pacifistes».

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