De nouveaux logements ont été évacués par précaution vendredi matin dans le centre-ville de Marseille, où les recherches de victimes se poursuivaient quatre jours après l'écroulement de deux immeubles vétustes, qui a fait au moins sept morts, selon l'agence France-Presse en se référant à la mairie.
65 sauveteurs continuent de déblayer le tas de gravats de la rue d'Aubagne dans le quartier populaire de Noailles, en plein centre-ville, a expliqué à l'AFP un porte-parole des marins-pompiers. Rien que pour la nuit de jeudi à vendredi, la ville a pris en charge et relogé 236 personnes dans des hôtels, a précisé un porte-parole. Et de préciser que les opérations de déblaiement et de recherche de victimes étaient très délicates en raison de la fragilité des bâtiments voisins. Ainsi, les marins-pompiers redoutent qu'ils ne s'effondrent à leur tour, et ont dû détruire, au moins partiellement, certains.
Les corps de cinq hommes et trois femmes ont été retrouvés depuis l'effondrement spontané lundi de ces deux immeubles vétustes. L'un d'eux, muré par la mairie qui en était propriétaire, était théoriquement vide, tandis que l'autre était une propriété privée. Les autorités pensent que huit personnes pouvaient s'y trouver au moment du drame.
Mis en cause par ses opposants et par des habitants du quartier de Noailles, miné par l'habitat insalubre et vétuste, le maire LR de Marseille, Jean-Claude Gaudin, s'est une nouvelle fois défendu vendredi matin. Il a déclaré que le maire était toujours responsable de tout dans une ville et qu'il ne s'en échappait pas:
«Ce qui me contrarie, c'est de sembler dire que nous n'aurions pas fait l'effort nécessaire sur cette politique d'éradication de l'habitat indigne. Je l'ai commencée il y a longtemps», a déclaré celui qui est maire de Marseille depuis 23 ans, tout en déplorant la lenteur des procédures pour intervenir sur des propriétés privées.
Les quatre députés La République en marche de Marseille lui ont répondu, dans une lettre ouverte, que les réformes votées ces derniers mois par le gouvernement lui donnaient «les moyens d'action» nécessaires, l'enjoignant de «remettre totalement en cause» sa politique contre l'habitat indigne.
«À défaut, il faudra que soit envisagé le retrait de votre compétence en matière d'habitat», ont-ils menacé.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Marseille, confiée à la police judiciaire, pour faire la lumière sur le déroulement du drame, ses causes, et déterminer d'éventuelles responsabilités.