Emmanuel Macron s'est déclaré favorable à la création d'une «vraie armée européenne» dans une interview que la radio Europe 1 a diffusé le 6 novembre dernier. Et ce projet d'armée européenne a, sans surprise, pour but de contenir la Russie, qui aurait, d'après Emmanuel Macron, «montré qu'elle pouvait être menaçante». Interrogé par Sputnik, un ancien officier de l'armée de l'air explique sous couvert d'anonymat qu'une force européenne n'aurait pas de sens tant qu'il n'y aurait pas, au sein des 27 Etats membres, la volonté politique de doter l'UE d'une armée.
«D'un point de vue administratif, juridique et financier, l'Union européenne a les moyens de mobiliser une armée de 60 000 hommes dans un temps relativement court, mais sur le plan politique, il y a une vraie paralysie».
Et même si l'on arrivait à dépasser l'obstacle américain et que l'on arrivait à créer une véritable armée européenne, les divergences de points de vue et d'intérêts entre les Etats membres rendraient hautement improbable une quelconque intervention. C'est ce qu'affirme l'ancien militaire s'exprimant en off:
«Il faudrait modifier la règle de l'unanimité pour avoir une force européenne capable de se déployer et d'agir rapidement.»
«Si on veut mobiliser 60 000 hommes pour défendre des intérêts, c'est évidemment très difficile de dépasser les blocages politiques, si c'est pour intervenir dans le cadre d'un mandat de l'Onu, c'est déjà plus probable.»
Et aux Nations unies, la France sera le seul pays membre de l'UE à disposer du droit de véto une fois le divorce entre Bruxelles et Londres consommé, ce qui permettrait de facto à Paris de bloquer toute intervention militaire de la «vraie armée européenne» qu'elle jugerait indésirable.