Le dialogue sino-américain sur la diplomatie et la sécurité est un nouveau mécanisme mis en place par les dirigeants des deux pays, mais, vu l'instabilité des relations entre les États-Unis et la Chine, l'année dernière, ce dialogue n'a pas été une réussite, a constaté dans un entretien accordé à Sputnik Su Hao, professeur à l'Académie diplomatique de la Chine.
«À présent, après une période d'âpres rivalités sur nombre de questions, les parties comprennent sans doute mieux la nécessité et le contenu essentiel du dialogue. […] Une multitude de problèmes pèsent sur les relations entre la Chine et les États-Unis. Après que Donald Trump a déclenché une guerre commerciale, les relations sino-américaines se sont beaucoup compliquées», a rappelé l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que, dans la situation actuelle, il serait impossible de résoudre tous ces problèmes en un seul round.
«Lors du dialogue, seront en premier lieu abordées les questions économiques et commerciales. C'est pour le moment une tâche clé. […] À la différence du passé, il n'est pas question de les régler immédiatement. Il y a aussi pas mal de problèmes en matière de sécurité. Il convient de discuter de la mer de Chine méridionale et de Taïwan», a poursuivi M.Su.
Le fait même d'une telle rencontre selon la formule 2+2 est déjà positif en soi, bien que les experts, dont Su Hao, expriment un optimisme prudent quant à un affaiblissement rapide de la guerre commerciale.
«Je pense que ce round du dialogue pourrait donner une telle possibilité. Du point de vue optomiste, une telle possibilité existe», a supposé l'interlocuteur de Sputnik.
Juste à la veille de l'arrivée de la délégation chinoise à Washington, une nouvelle incertitude a surgi. Il est difficile en effet, soulignent les observateurs, de prédire ce qui va signifier pour les relations sino-américaines la majorité démocratique au Congrès, associée au contrôle des Républicains sur le Sénat. Quoi qu'il en soit, beaucoup en Chine perçoivent dans les résultats des élections de mi-mandat aux États-Unis une preuve de division au sein de la classe politique américaine.
Par ailleurs, beaucoup en Chine constatent avec regret le consensus antichinois entre les deux partis américains. Aussi ne croient-ils pas à une proche amélioration des relations bilatérales.
Dans ces conditions, la Chine est parfaitement persuadée de la nécessité du dialogue et de la communication, alors qu'aux États-Unis, on observe des hésitations sur ce point.