En annonçant sa future démission, Angela Merkel se met dans une situation extrêmement dangereuse, car le poste de chancelier donne des avantages lors des élections non seulement à la personne qui l'occupe, mais aussi à son parti politique, a indiqué à Sputnik Manuel Ochsenreiter, directeur du Centre allemand de recherches eurasiatiques et rédacteur en chef du magazine allemand en ligne Zuerst!.
«Par conséquent, il se peut que les membres de l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU), fidèles jusqu'ici à Merkel, puissent tout bonnement se détourner d'elle et essayer de la persuader de ne pas attendre 2021 et de démissionner avant, notamment à la fin de l'année prochaine ou début 2020», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.
Et d'expliquer que cela donnerait au futur candidat au poste de chancelier au moins une année pour se faire connaître et acquérir une certaine popularité.
«Si elle ne l'accepte pas, nous pourrions bien nous confronter à une situation dans laquelle les membres du parti, qui lui ont été fidèles jusqu'ici, pourraient tout simplement la destituer. C'est un fil des événements tout à fait possible», a prévenu l'Allemand.
Selon ce dernier, Angela Merkel est responsable du fait que «l'Allemagne est aujourd'hui le pays plus haï» tant au sein de l'Union européenne qu'ailleurs.
«Quoi qu'elle fasse, ses faits et gestes conduisent notre pays dans une impasse, les sentiments envers notre pays n'ayant jamais été aussi mauvais depuis 1945», a relevé M. Ochsenreiter.
Et de constater que la politique des portes ouvertes avait attisé le conflit qu'Angela Merkel, en tant que chancelière, n'arrivait toujours pas à désamorcer.
D'après l'interlocuteur de Sputnik, sa politique a radicalement divisé la société allemande, les uns déclarant: «Merkel doit partir», tandis que d'autres regrettent au contraire sa décision de démissionner.
Angela Merkel a annoncé qu'elle quitterait la présidence de la CDU après 18 ans à sa tête. La chancelière allemande a également déclaré qu'elle ne briguerait pas de cinquième mandat en 2021, mais prévoit d'aller jusqu'au bout de son mandat actuel.