Dans les villages, en Égypte, les mariages avec des mineures ne sont même pas enregistrés, les noces ne sont pas célébrées, et il n'y a même pas de photos de l'événement. On dirait qu'une jeune fille passe tout simplement dans une autre maison. Au Yémen, ces dernières années, les mariages avec des mineures ont atteint 66%. Plus d'un tiers des mariages précoces ont été enregistrés à la campagne.
«Je vois tous les jours des centaines d'enfants qui ont souffert de tels mariages précoces. Parfois, on les hospitalise avec des hémorragies, d'autres viennent pour accoucher bien qu'elles soient encore elles-mêmes des enfants», a confié à Sputnik Masaad al-Mazin, médecin d'un hôpital de la capitale yéménite.
En Syrie, la guerre a apporté bien des malheurs, dont des mariages précoces. Selon les statistiques du Centre d'études juridiques, avant la guerre, de tels mariages ne constituaient que 7% des unions, mais en 2015, ce chiffre était déjà de 30%.
En Jordanie, au Liban et en Égypte, les mariages avec de jeunes réfugiées syriennes sont très répandus. En moyenne, un tiers des fiancées-réfugiées sont mariées avant l'âge de 18 ans.
L'homme politique libyen Baqi al-Ali a raconté à Sputnik que sa nièce s'était mariée à 14 ans avec un homme de 14 ans son aîné. L'adolescente avait voulu échapper au contrôle de ses parents et espérait la liberté.
«Mais peu après, elle a demandé à ses parents d'intenter une procédure de divorce. Le travail domestique s'est avéré un trop lourd fardeau pour elle. Néanmoins, la famille a refusé de le faire pour deux raisons. Tout d'abord, elle était enceinte, ensuite, il était inadmissible, selon eux, de briser la famille et ce d'autant plus que dès le début, la fiancée avait une idée erronée du mariage», a indiqué l'interlocuteur de Sputnik.
Depuis le «Printemps arabe» et le renversement du gouvernement de Mouammar Kadhafi, les mariages avec des mineurs sont de plus en plus fréquents en Libye bien qu'il n'y ait pas de statistiques officielles, vu le morcellement du pays.