Alors qu'Emmanuel Macron a refusé lors du salon Euronaval de répondre à la question de savoir si la France suspendrait ses ventes d'armes à l'Arabie saoudite suite au meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, France 5 a diffusé le même jour un documentaire, dont les extraits sont publiés par huffingtonpost.fr, dans lequel Jean-Charles Larsonneur, député LREM et membre de la commission Défense, a fait quelques révélations sur les pays auxquels la France fournit des armements.
En fait, il s'est avéré que le député n'avait pas lu le rapport annuel sur les exportations d'armements, c'est pourquoi il n'a pas pu préciser à la journaliste Anne Poiret quels types d'armements sont vendus à Riyad. Il s'est encore montré plus déconcerté après la question sur la présence d'armements français au Yémen.
Pourtant hors caméra, il a reconnu que la France vendait quand même des armes à des pays dont la réputation n'est pas toujours impeccable.
«Si on n'a plus d'exportations, on n'a plus d'industrie de défense donc on perd notre souveraineté en terme d'outil militaire […]. Mais c'est cornélien en réalité. Parce qu'effectivement, on vend à des pays pas très recommandables», a-t-il déclaré.
L'appel de l'Allemagne à suivre son exemple et suspendre l'exportation d'armes vers Riyad met la France dans une situation délicate compte tenu que pour les années à venir Paris a scellé avec l'Arabie saoudite des contrats pour plusieurs milliards d'euros dans le domaine. Ainsi, selon un rapport parlementaire publié en juin, l'Arabie saoudite a été sur la période 2008-2017 le deuxième client de la France en matière d'armement, avec plus de 11 milliards d'euros de contrats.