À la question de savoir si Paris allait emboîter le pas à Berlin après la reconnaissance ce week-end par Riyad du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi le 2 octobre dernier à Istanbul, le chef de l'Etat français a répondu lors d'une visite au salon mondial de l'industrie navale de défense Euronaval, au Bourget: «Mon agenda n'est pas dicté par les médias, que ça vous plaise ou non. Je suis sur un autre sujet. Ça n'a rien à voir avec le sujet qu'on est en train de traiter. Rien. Rien. Donc je n'y répondrai pas. Je regrette. Ça continuera tant que je serai à la place à laquelle je suis. Que ça plaise ou que ça déplaise.»
La réponse d'Emmanuel Macron n'a pas tardé à faire le buzz sur Twitter, plusieurs internautes — y compris des femmes et des hommes politiques — ayant critiqué son attitude.
On mesure la nullité de Macron à ce type de scène. C’est la peur qu’on lui ressorte son selfie ridicule avec MBS qui le déstabilise à ce point? Même sa ministre @florence_parly s’en sort mieux en fin de vidéo, c’est dire! #Khashoggi https://t.co/3pCehOooVd
— Joffrey Bollée (@JBollee) 23. Oktober 2018
#Macron à la botte de #Ryad quel cynisme… #Armes #khashoggi https://t.co/vWTpngt800
— Cyril Portet (@cportet) 24. Oktober 2018
Rien de sérieux, n'est inscrit dans son agenda…ça va terminer en farce!
— CMARTYLUSO♌🇵🇹🇫🇷 (@CMARTYLUSO1) 24. Oktober 2018
Toujours aussi courageux! Macron refuse de s'exprimer sur les ventes d'armes à Ryad https://t.co/NCsXk4spGy
— althéa (@heureblue) 23. Oktober 2018
D'autres lui ont reproché d'exercer une politique de deux poids deux mesures:
Sans preuve, Emmanuel Macron menace, sanctionne, punit la Russie
— David CABAS (@DavidCABAS56) 24. Oktober 2018
Alors que les preuves s'accumulent contre l'Arabie Saoudite dans l'affaire Khashoggi, Emmanuel MAcron ne condamne pas, ne sanctionne pas, ne… https://t.co/dhQ4S8LxM1
Sans autre commentaire que celui de rappeler la preste et ferme réaction (sanctions) européenne contre la Russie, suite à l'affaire skripal: Meurtre de Jamal Khashoggi: Macron refuse de répondre sur les ventes d'armes à Riyad.https://t.co/KAVUdjXwu4
— lamri f. (@lamri213) 24. Oktober 2018
via @GoogleNews
Meurtre de Jamal Khashoggi: Macron refuse de répondre sur les ventes d'armes à Riyad
— Maître Felly (@FellyMaitre) 24. Oktober 2018
Le président E.Macron @EmmanuelMacron fait preuve de lâcheté face à ce crime barbare. Si c'était Assad ou Rohani,la France et les USA allaient bombarder déjà à l'aube… https://t.co/hEFQZcifTi
"Avec les milliards qu'ils nous rapportent en vente d'armes, on ne va quand même pas les condamner pour si peu" #TraduisonsLes
— Aurélien Maestracci (@aurelien_) 23. Oktober 2018
Certains ont critiqué l'indifférence dont ferait preuve la société envers l'assassinat du journaliste saoudien:
Suspendre les ventes d'armes à Ryad? Macron refuse de répondre. Pour la morale il ne faudrait pas! mais un autre "bien pensant" le fera à notre place… Nous vivons dans un monde d'ordure ou le pognon est roi! que faisons nous contre ça?… Rien, on consomment…
— lombard jean-jacques (@MoutonnoirJj) 24. Oktober 2018
C'est comme si on lui demander d'arreter de rançonner les pauvres pour mieux gaver les riches!!!! Meurtre de Khashoggi: Macron s'agace d'une question sur les ventes d'armes à l'Arabie saoudite https://t.co/LOULhkURjm
— RICHARD PAUL (@zoreilleecoute) 24. Oktober 2018
L'Allemagne, qui a approuvé cette année l'exportation de plus de 400 millions d'euros d'armements vers l'Arabie saoudite, a annoncé dimanche la suspension des exportations d'armes vers Riyad, jugeant que celles-ci ne pouvaient «avoir lieu dans les circonstances actuelles».
La situation est délicate pour la France, qui a scellé avec l'Arabie saoudite pour plusieurs milliards d'euros de contrats ces dernières années. Selon un rapport parlementaire publié en juin, l'Arabie saoudite a été sur la période 2008-2017 le deuxième client de la France en matière d'armement, avec plus de 11 milliards d'euros de contrats.
Sous pression depuis plusieurs mois des défenseurs des droits de l'homme qui l'exhortent à suspendre ses livraisons d'armes à Riyad compte tenu du rôle joué par le royaume dans le conflit au Yémen, la France s'en est jusqu'à présent toujours tenue à la défense de sa «stricte politique de contrôle des ventes d'armement» confiée à une commission interministérielle.