Bébés sans bras: la lanceuse d’alerte de l’Ain «salue» la nouvelle enquête

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Les ministres de la Santé et de l’Écologie ont annoncé une nouvelle enquête sur les cas groupés de bébés nés sans bras, notamment dans l’Ain. Une mesure que réclamaient les familles et certains élus politiques, sur fond de querelle scientifique.

C'est «grande avancée», a salué Emmanuelle Amar, lanceuse d'alerte et directrice générale du registre des malformations en Rhône-Alpes (Remera). Dimanche 21 octobre, Agnès Buzyn, ministre de la Santé a annoncé le lancement d'une nouvelle enquête sur les bébés nés sans bras dans plusieurs départements. «Cette annonce est une bonne nouvelle que je salue», a déclaré Mme Amar à l'AFP.

Un problème que Mme Buzyn semble prendre à cœur, si l'on en croit sa déclaration dans La Question en plus du Grand Jury RTL:

«Nous avons décidé avec François de Rugy, […] de relancer une enquête, parce qu'on ne peut pas se satisfaire de dire "on n'a pas trouvé de cause", c'est insupportable, annonce la ministre. […] On a une autre agence, l'Agence de sécurité environnementale (ANSES) […] donc on relance une enquête avec ces deux agences en même temps, pour voir si leurs regards croisés entre les médecins purs et durs de SPF et des personnes qui connaissent mieux l'environnement trouveront une cause.»

Des cas groupés d'enfants nés sans mains, bras ou avant-bras ont été observés dans l'Ain (7 naissances entre 2009 et 2014), en Loire-Atlantique (trois 3 naissances entre 2007 et 2008) et en Bretagne (quatre naissances entre 2011 et 2013), à chaque fois dans un périmètre restreint.

Mais une première enquête de l'agence «Santé publique France» début octobre n'était pas parvenue à définir de causes pour ces cas, laissant parents sans explication: l'agence a conclu que le nombre de cas de l'Ain n'était pas statistiquement supérieur à la moyenne nationale, alors qu'un excès de cas en Loire-Atlantique et en Bretagne est bien avéré, mais sans cause identifiée.

«Pourquoi on ne donne pas de raison à ces familles? Pourquoi on ne cherche pas la cause?», s'était alors insurgé l'eurodéputée écologiste Michèle Rivasi, à l'initiative d'une réunion à ce sujet le 18 octobre dernier.

​Le rapport de Santé publique France contiendrait des erreurs méthodologiques «grossières» et «indignes», d'après trois scientifiques sollicités par Le Monde. Leurs résultats entrent aussi en contradiction avec ceux du Remera, «qui suspecte une contamination environnementale, le nombre de cas d'ATMS observés dans la zone est plus de cinquante fois supérieur à ce qui est normalement attendu», poursuit le quotidien. D'après sa directrice, le Remera est victime, depuis, d'une «campagne de désinformation» et la structure pourrait fermer en décembre, faute de financement.

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Pour l'eurodéputée Michèle Rivasi, les déclarations d'Emmanuelle Amar ont «déplu aux autorités sanitaires. Tout ça c'est politique, les enjeux sont importants». Bien qu'il n'y ait à l'heure aucune preuve scientifique, la directrice, soutenue par des élus écologiques, suspecte des pesticides d'être à l'origine des malformations, s'interrogeant ainsi sur la volonté des autorités sanitaires de vouloir faire toute la lumière sur cette affaire.

«Sous la pression médiatique et celle des politiques […] et des victimes, le gouvernement nous donne partiellement raison et demande une étude à l'Anses comme nous l'exigions pour examiner les hypothèses environnementales», s'est félicité l'eurodéputé dans un communiqué.

Hasard ou contamination? Pour l'heure, personne ne le sait. Emmanuelle Amar va être auditionnée mardi 23 octobre devant la Commission Santé Environnement de l'Assemblée nationale pour y voir plus clair sur ce mystère, et apporter une réponse aux familles.

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