Une nouvelle enquête sur des bébés nés sans mains, bras et avant-bras dans plusieurs départements français sera lancée par le gouvernement, a annoncé dimanche la ministre française de la Santé Agnès Buzyn dans une émission télévisée de RTL.
«Nous avons décidé avec [le ministre de l’Écologie] François de Rugy de relancer une enquête, parce qu'on ne peut pas se satisfaire de dire "on n'a pas trouvé de cause", c’est insupportable […]. On a une autre agence, l'Agence de sécurité environnementale (ANSES), qui s’occupe de l’alimentation, des risques environnementaux [… ]. On relance une enquête avec ces deux agences en même temps, pour voir si leurs regards croisés entre les médecins purs et durs de Santé Publique France et des personnes qui connaissent mieux l’environnement trouveront une cause», a indiqué Mme Buzyn sur RTL, répondant à une question posée par la lanceuse d’alerte Emmanuelle Amar.
Deux anciennes ministres de l'Écologie — la députée Génération Écologie Delphine Batho et l’avocate et directrice de l’association Justice Pesticides Corinne Lepage — ont accusé le gouvernement français de vouloir mettre l’affaire sous le tapis.
Tout en défendant la méthodologie «scientifiquement validée» que Santé Publique France a utilisée pendant la première enquête, Mme Buzyn a déclaré que le gouvernement n’était «pas content» de ne pas avoir établi les causes de ces cas de malformation.
Santé publique France a pourtant estimé le 4 octobre «qu’il n’y avait pas d’explication commune à la survenue de ces malformations» et a décidé de ne pas poursuivre les enquêtes sur le sujet.