En évoquant alors les craintes de la France de voir les radicaux occupant le nord du Mali se diriger vers Bamako, où était stationné un contingent militaire après l'intervention de l'Otan en Libye, Laurent Fabius aurait eu une réaction surprenante.
«La France voulait que son contingent au Mali obtienne l'approbation du Conseil de sécurité de l'Onu pour lutter contre cette menace terroriste. Laurent [Fabius, ndlr] m'a appelé et m'a demandé de ne pas nous y opposer […] Mais il faut garder à l'esprit, lui ai-je dis, que vous allez réprimer les activités des gens que vous avez armés en Libye. Il a ri et m'a dit: "C'est la vie." Et il faut dire quand-même que "c'est la vie" ce n'est pas de la politique. Evidemment, c'est le principe du deux poids, deux mesures», a relaté Sergueï Lavrov, cité par RT France.
En 2012, le nord du Mali était tombé sous le contrôle de rebelles touaregs et de djihadistes liés à la nébuleuse Al-Qaïda. Pour aider les autorités maliennes à reprendre le contrôle des zones du nord, la France a lancé en 2013 l'opération Serval. L'opération Barkhane, organisée après Serval, a été étendue en août 2014 à cinq pays du Sahel.