«Il faut arrêter d'emmerder les retraités.» Et c'est Emmanuel Macron qui l'a dit lors d'une réunion mi-septembre à l'Elysée. Il faut dire que les tempes grises de France lui en veulent beaucoup. Et ils comptent à nouveau le faire savoir. Pas moins de neuf syndicats et associations de retraités (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, FGR, LSR et UNRPA) appellent à la «mobilisation générale» ce 18 octobre. C'est déjà la quatrième fois depuis le début du quinquennat après les rassemblements de septembre 2017, mars et juin 2018.
Et au fil des mois, les revendications n'ont cessé de s'enrichir. Après la hausse de la CSG, entrée en vigueur en janvier et non compensée pour environ 60% des 16 millions de retraité, c'est l'annonce fin août de la sous-revalorisation des retraites de base qui est venue ajouter à la colère. Les pensions versées par l'Assurance vieillesse, jusqu'alors indexées sur l'inflation, n'augmenteront que de 0,3% en 2019 et en 2020, quand la hausse des prix devrait atteindre 1,3%.
Manif des #Retraites le 18 octobre @SyndicatCFTC https://t.co/pjQqv11LQ5 pic.twitter.com/vVFoZMzPJK
— UD CFTC PARIS (@CftcParis) 16 октября 2018 г.
Les plaignants ont l'impression d'être snobés par le gouvernement. Depuis le début du mouvement social, le «groupe des neuf» n'a été reçu qu'une seule fois par l'exécutif. C'était il y a plus d'un an.
Olivier Jouchter, membre de l'UCR-CG, se désolé de ce qui semble être un manque d'intérêt pour le mouvement: «Il nous manque cruellement un interlocuteur valable.» «Ce pays compte 24% de retraités. Peut-on imaginer que le président de la République, son Premier ministre et le groupe majoritaire à l'Assemblée n'aient aucune considération pour cette partie de la population?», s'est-il interrogé dans des propos rapportés par l'AFP.
Daniel Fargeas, de l'association LSR (Loisirs solidarités retraités, affiliée à l'UCR-CGT) a insisté sur la dimension politique. «Il faut s'occuper de nous car nous sommes un enjeu important, sur le plan économique certes mais aussi sur le plan politique», a-t-il expliqué à l'AFP avant de rappeler que les retraités représentaient «33% de l'électorat et pas loin de 45% des gens qui votent».
Côté objectif, Gérard Gourguechon, de l'UNIRS-Solidaires, espère plus de monde que le 15 mars quand «environ 200.000 personnes» étaient descendues dans la rue. D'après lui, les retraités sont très remontés et prêt à plus d'action. Des barrages filtrants dans certaines villes auraient été évoqués.
«Quand on était en activité, on pouvait faire grève, occuper l'entreprise, séquestrer des patrons", mais il fallait en assumer les conséquences», se souvient-il. «Maintenant qu'on est retraités, on ne peut plus avoir de retenue sur salaire, ni être foutu à la porte.»