EXCLUSIF Il y a deux ans, le journaliste saoudien Jamal Khashoggi se livrait à Sputnik

© REUTERS / Middle East Monitor/HandoutJamal Khashoggi, journaliste saoudien
Jamal Khashoggi, journaliste saoudien - Sputnik Afrique
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Le journaliste saoudien Jamal Khashoggi a commenté dans un entretien accordé à Sputnik il y a deux ans l’action de l’Arabie saoudite au Proche-Orient et sur la scène politique mondiale, en soulignant que le royaume était confronté à une multitude de problèmes à résoudre.

Dans un entretien accordé à Sputnik il y a deux ans, le journaliste saoudien Jamal Khashoggi, disparu le 2 octobre dernier à Istanbul, évoquait la politique régionale et internationale du royaume. En voici des extraits:

Guerre au Yémen

«L'Arabie saoudite a bien fait, en décidant de lancer une opération militaire au Yémen. Il en va autrement pour la situation intérieure dans ce pays. Comme je l'ai déjà dit, ce sont les Yéménites eux-mêmes qui doivent s'en occuper. Je pense toutefois qu'il faut soutenir les forces démocratiques et tous ceux qui cherchent à surmonter le coup d'État yéménite. Il faut encourager l'aspiration des Yéménites à la liberté sans s'ingérer dans les processus intérieurs.»

Le journaliste a souligné que l'Arabie saoudite ne combattait pas pour remettre au pouvoir Mansour Hadi. «Il est Président du Yémen pour la période de transition. Quand Hadi reprendra le contrôle de la situation dans le pays, la situation au Yémen se stabilisera, et différentes forces politiques redeviendront actives, comme cela a été le cas avant la guerre».

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La guerre civile au Yémen se poursuit. Une coalition militaire arabe sous commandement saoudien intervient depuis mars 2015 au Yémen pour soutenir le gouvernement du Président Abd Rabbo Mansour Hadi contre les rebelles houthis du mouvement chiite Ansar Allah qui contrôlent la capitale Sanaa depuis 2014 et restent maîtres de vastes régions du pays.

Guerre en Syrie

«Quant à la Syrie, l'Arabie saoudite a pratiquement la même position. Le peuple syrien aspire à la liberté, et le royaume soutient cette aspiration. Il ne s'agit pas là du rejet d'un quelconque Président ni d'un gouvernement concret. C'est le soutien de la volonté populaire.»

«Si un règlement politique s'amorçait en Syrie, le royaume pourrait y participer. Mais seulement, où est ce règlement politique ou du moins l'aspiration à y parvenir?»

Relations avec les États-Unis

En septembre 2016, les deux chambres du Congrès américain ont outrepassé le veto du Président Barack Obama frappant la loi dite  JASTA, « Justice against Sponsors of Terrorism Act », que tout le monde a baptisée de «loi sur des poursuites de l'Arabie saoudite pour le 11 septembre». Cette loi autorise notamment les familles des victimes des attentats du 11 septembre 2001 à poursuivre le royaume wahhabite.

«Je pense que cette loi a été adoptée pour faire pression sur l'Arabie saoudite afin d'en modifier le système. Barack Obama a plus d'une fois déclaré ne pas accepter l'idéologie du royaume. On assiste aujourd'hui à la renaissance mondiale de l'islam. Et la loi américaine essaie de faire pression sur le royaume afin de le contraindre à renoncer à soutenir ce processus.»

«Si cette loi est appliquée, cela risquerait de dégrader sérieusement les relations américano-saoudiennes. Le royaume est un État souverain et respecté qui ne permettra pas de le traiter ainsi. Il peut se défendre devant n'importe quel tribunal et pourra riposter fermement aux attaques», avait prévenu le journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

Virulent critique du pouvoir saoudien, M.Khashoggi n'a plus donné signe de vie depuis son entrée le 2 octobre dans le bâtiment du consulat saoudien à Istanbul. Selon sa fiancée qui l'y avait accompagné, il devait y obtenir des documents nécessaires pour leur mariage.

Des responsables turcs ont affirmé qu'il y avait été assassiné par des agents saoudiens. Pour sa part, Riyad rejette les allégations turques tout en affirmant que le journaliste a quitté le bâtiment.

 

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