Pour soigner le diabète non insulinodépendant, il n'est pas forcément nécessaire d'avoir recours aux médicaments. Pour cela, il suffirait d'adopter un bon régime alimentaire et de penser à jeûner de temps à temps, ce qui permettrait de rétablir le bon fonctionnement du système insulinique, ont annoncé des médecins canadiens présentant les résultats de leur étude, publiés dans la revue BMJ Case Reports.
«Nous n'avons jamais entendu parler de médecins ayant recours à la thérapie par le jeûne pour soigner le diabète. Nos expériences montrent que renoncer de temps en temps au repas est une stratégie efficace et même souhaitée qui permet de dire non à la consommation d'insuline ainsi qu'à d'autres médicaments», explique Suleiman Furmli, l'un des auteurs de la recherche et spécialiste de l'Université de Toronto.
Trois hommes, âgés entre 40 et 70 ans et souffrant du diabète non insulinodépendant, se sont adressés aux spécialistes pour solliciter un traitement. Tous trois étaient contraints de prendre de l'insuline ainsi que d'autres médicaments visant à étouffer les symptômes de la maladie, sans pour autant la soigner.
Comme l'indique M. Furmli, les trois sujets de test souhaitaient se débarrasser des symptômes du diabète mais n'étaient pas prêts à se faire opérer. Les médecins leur ont alors proposé de tester un nouveau procédé: la thérapie par le jeûne.
Deux bénévoles ont choisi un régime ménagé, renonçant à se nourrir un jour sur deux, tandis que le troisième ne mangeait rien pendant trois jours puis reprenait les repas, en suivant un régime alimentaire spécial.
L'expérience a montré que les deux méthodes avaient été efficaces. Un mois après le début du traitement, les trois hommes ont pu dire non à l'insuline ainsi qu'aux autres médicaments qu'ils consommaient jusque-là.
Dans le même temps, le taux de glucose dans leur sang est pratiquement redescendu jusqu'à la norme. Les trois hommes ont perdu entre 10% à 18% de leur masse corporelle et se sont débarrassé des conséquences indésirables du diabète.
D'après les médecins, les résultats de cette expérience démontrent l'efficacité de cette thérapie mais ne prouve pas qu'elle puisse toujours apporter d'aussi bons résultats. M. Furmli et ses collègues insistent désormais sur la nécessité d'une étude plus approfondie avec un échantillon de bénévoles plus important.