Manifestation: «120 ans de modèle social, c’est plus fort qu’une décision jupitérienne»

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Manifestation du 9 octobre - Sputnik Afrique
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Plusieurs syndications dont la CGT et FO ont appelé tous les mécontents à se rassembler pour une journée de mobilisation interprofessionnelle. À Paris, ce sont 21.500 salariés, retraités ou encore chômeurs qui ont répondu présent afin de lutter contre la «destruction du modèle sociale». Sputnik était sur place.

La convergence des luttes aura-t-elle lieu? La CGT, FO, Solidaires et des organisations étudiantes telles que l'UNEF, FIDL et l'UNEL ont manifesté, ce mardi 9 octobre, dans les rues parisiennes. Cette journée de mobilisation interprofessionnelle avait pour objectif de lutter contre la «destruction du modèle social». Ainsi, partout en France, salariés, retraités et chômeurs étaient attendus pour battre le pavé. Près d'une centaine de rassemblements ont eu lieu.

Pour Pascal Pavageau, secrétaire général de Force ouvrière, l'enjeu de cette manifestation interprofessionnelle est de taille.

«Aujourd'hui, on se bat pour la négociation collective, on se bat pour la reconnaissance de la démocratie sociale. C'est un modèle unique en son genre. On a l'impression, non pas de combattre une politique d'austérité […] mais on a l'impression d'avoir une personne en face de nous qui considère qu'elle est seule garante de l'intérêt général. Et que pendant cinq ans, elle aurait reçu un mandat pour anéantir et détruire 120 ans de modèle social.»

Et d'ajouter:

«Nous lui répondons qu'on ne peut pas avoir raison tout seul, tout le temps, contre tout le monde. 300 ans de république et 120 ans de modèle social c'est plus fort qu'une décision jupitérienne.»

​Difficulté pour mobiliser tous les mécontents

Pourtant, si l'enjeu est important pour les syndicats, il est encore très difficile de mobiliser tous les mécontents comme l'explique Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.

«Pour que le gouvernement nous écoute et le patronat, il faut que tous ceux qui sont mécontents, ils sont très nombreux, agissent ensembles. Râlez c'est bien mais agir ensemble c'est mieux, c'est le message que l'on veut faire passer à tous les mécontents qui hésitent encore à s'engager.»

Éric Coquerel, député de La France insoumise présent lors de la manifestation, déplore également la création d'une convergence des luttes contre la politique du gouvernement.

«Il y a tous les éléments pour contester la politique du gouvernement, lui est affaibli par différentes affaires, on le voit encore aujourd'hui avec le remaniement. Il y a une colère sociale manifeste, elle se traduit tous les jours. Par contre, c'est vrai que l'on a du mal, en termes de nombre et de masse que ce soit à la hauteur de ce qui se passe sur le terrain.»

Néanmoins, cette nouvelle manifestation semble avoir mobilisé les mécontents puisque la CGT annonce 50.000 personnes, «soit quasiment le double du chiffre enregistré lors du dernier rendez-vous syndical, le 28 juin» comme le rappelle l'AFP. Selon un comptage réalisé par le cabinet indépendant Occurrences pour BFM TV, 21.500 personnes ont défilé, ce jour, à Paris.

En outre, le cortège qui partait de Montparnasse à 14h pour rejoindre la place d'Italie a connu quelques moments de tensions au niveau du boulevard Raspail. Après une charge des policiers, au moins trois blessés seraient à déplorer. Les forces de l'ordre ont également procédé à des interpellations suite à des provocations venant du cortège de tête.

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