Le pétrole américain ne semble plus être le bienvenu en Chine. Xie Chunlin, président de l'entreprise chinoise de transport maritime China Merchants Energy Shipping (CMES), a annoncé mercredi que les livraisons du brut en provenance des États-Unis avaient été «entièrement arrêtées» en septembre sur fond de guerre des tarifs douaniers avec Washington. Le même constat a été fait par la plateforme de données Refinitiv Eikon, indiquait Reuters.
Un an plus tard, en 2017, le géant asiatique était déjà le deuxième importateur de l'or noir américain, en consommant 20% annuellement et ne cédant le terrain qu'au Canada, selon les chiffres de l'Agence d'information sur l'énergie (EIA).
Si en février 2017, la Chine importait près de 2 millions de barils par mois, ce chiffre a en peu de temps été multiplié par sept pour atteindre en juin 2018 14 millions de barils avant de chuter en septembre jusqu'à 0,6 million de barils, découle-t-il des données diffusées par Reuters.
«Le refus du pétrole américain cause des dégâts minimaux à la Chine», poursuit M.Loukonine. «En revanche, pour les États-Unis, cela pose un problème, car ils cherchent à se placer sur le marché avec leur pétrole, leur gaz de schiste, et ils sont intéressés à augmenter leurs débouchés. Ils comptaient sur Pékin, et maintenant Pékin refuse.»
Premier acheteur au monde de pétrole iranien, la Chine pourrait ainsi augmenter encore davantage ses importations en provenance de la République islamique. Or, la perspective de sanctions américaines attendues en novembre fait quand même réfléchir à deux fois ses sociétés avant de se lancer dans l'aventure.
«Les décisions seront prises dans chaque cas individuel, avec l'évaluation des risques et des bénéfices, mais j'estime que la coopération avec l'Iran sera maintenue, d'autant que la Russie, la Chine et l'UE cherchent à mettre en place une entité pour échapper aux sanctions américaines», conclut Sergueï Loukonine.
Rappelons dans ce contexte qu'en mai dernier, le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin avait prévu dans une interview à Fox News que les ventes des hydrocarbures américains vers le marché chinois doubleraient d'ici trois à cinq ans.