Edouard Bizimana: "pouvoir parler d'une seule voix à travers l'Union africaine"

© REUTERS / Eduardo MunozAssemblée générale de l'ONU
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Un grand nombre de dirigeants africains ont fait le déplacement à New York pour la 73ème Assemblée générale des Nations unies. Analyse de cet événement d’envergure mondiale et de la place de l’Afrique dans la conduite des affaires internationales avec Edouard Bizimana, ambassadeur de la République du Burundi en Russie.

Sputnik: Comment analyseriez-vous le contexte international dans lequel s'est tenue la dernière Assemblée générale de l'ONU?

Edouard Bizimana: La 73ème Assemblée générale des Nations Unies s'est tenue dans un contexte d'incertitudes et de tensions consécutif à la crise conceptuelle du multilatéralisme. Les ingérences de certaines grandes puissances dans les affaires intérieures des autres Etats, les conflits en Syrie, en Libye, au Yémen, les guerres commerciales entre les Etats Unis d'Amérique et leurs partenaires européens et asiatiques, l'instrumentalisation des Nations unies et de ses organismes, la crise migratoire, le terrorisme, la montée du populisme en Europe, etc. donnent l'image d'un monde en pleine mutation.

Sputnik: Quels sont selon vous les grands enjeux internationaux du moment?

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Edouard Bizimana: La 73ème Assemblée Générale des Nations Unies qui s'est tenue à New York du 25 septembre au 1er octobre 2018 s'est déroulée à un moment où le monde fait face à des défis majeurs, notamment les changements climatiques, la crise migratoire, le terrorisme et les guerres. Pour ce qui est des changements climatiques, il est à noter qu'ils constituent un danger mondial qui nécessite des solutions concertées et globales. L'Assemblée Générale des Nations unies s'est tenue quelques jours seulement après la tempête Florence qui a balayé le sud-est des Etats-Unis d'Amérique (les deux Carolines et la Virginie) faisant des dégâts humains et matériels importants. Ici, je ne parle pas du tsunami en Indonésie qui vient de balayer les Iles des Célèbes (Palu) et a fait plus de 1.500 morts et des dégâts matériels importants. Toutes les parties du monde font face à des inondations qui ravagent tout sur leur passage: en Afrique, en Asie, en Amérique. Malgré les efforts et certaines initiatives, notamment le « One Planet Summit », le retrait de certaines puissances de l'accord sur le climat inquiète plus d'un. Quid des engagements déjà pris dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre? Il faut signaler ici que certaines parties du monde comme l'Afrique ne font que subir, comme des victimes innocentes, car n'ayant pas d'industries. Les grands pollueurs continuent à polluer et le monde continue à compter ses morts.

Pour ce qui est de la crise migratoire, il faut noter que la question est prise au sérieux en Europe et risque de bousculer le paysage politique dans certains pays. Les migrations nourrissent actuellement le populisme, l'extrémisme en Europe et inspirent des politiques de repli identitaire. Actuellement, toute personne de couleur noire en Europe est perçue comme immigrant illégal, comme un crachat de la Méditerranée. Il suffit de voir comment les Africains sont fouillés et interrogés dans des aéroports en Europe. Mêmes les délégations officielles subissent le contrecoup tandis que les conditions d'obtention de visa pour l'Europe se durcissent de plus en plus. Inutile de revenir sur les pertes en vies humaines et les humiliations subies par les candidats à l'exil. Pourtant, dans la plupart de cas, c'est le chaos créé par certains pays occidentaux dans les pays africains et asiatiques qui sont à l'origine des mouvements. Les politiques de changement de régime, l'exploitation illégale des ressources dans certains pays africains créent le chaos et contribuent à la paupérisation des populations. On a l'impression que les leaders africains semblent ne pas se soucier du sort de leurs populations et dans leurs propres pays et dans les pays d'exil. Certains pays n'ont commencé à réagir qu'après la diffusion des images d'esclavage en Libye diffusées par la chaîne américaine CNN. Mêmes les milliers de cadavres des migrants rejetés par les mers ne semblaient pas émouvoir les pays d'origine. Logiquement on s'attendait a ce que les pays africains fassent front commun pour lutter contre ce fléau en créant des conditions permettant à leurs populations de se sentir en sécurité (économique et physique) chez elles, d'une part, et surtout en prenant des mesures contre les pays occidentaux qui maltraitent les migrants, d'autre part.

Le terrorisme et les guerres qui ont cours dans plusieurs parties du monde sont, dans la plupart des cas, le produit des actions unilatérales de certaines puissances occidentales. Les guerres en Libye, en Syrie, au Yémen s'inscrivent dans cette logique. Les nations du monde doivent se lever pour bloquer des actions susceptibles de créer le chaos dans les pays. Cela ne peut être possible que si les Nations unies, son Conseil de sécurité et ses agences des droits de l'Homme cessent d'être instrumentalisés et politisés pour servir les intérêts des uns contre ceux des autres. Le cas du Burundi avec le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies, avec la Cour pénale internationale est là pour rappeler, à qui veut l'entendre, cette instrumentalisation des agences des Nations unies. Les actions inamicales à l'encontre du Burundi reposent souvent sur les rapports de ces agences, qui pourtant sont loin de refléter la réalité sur terrain. Les menaces des Etats-Unis d'Amérique et d'Israël contre l'Iran pourraient constituer une menace contre la paix et la sécurité internationales si jamais ces menaces devaient se concrétiser. Ici, les Nations unies doivent être très vigilantes pour éviter les erreurs du passé: Irak, Libye.

Sputnik: Quelle analyse feriez-vous des interventions des chefs d'Etat africains lors de cette 73ème Assemblée générale des Nations unies?

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Edouard Bizimana: S'il est évident qu'il faut prendre la parole aux Nations unies, un symbole d'égalité juridique et de reconnaissance internationale, il est aussi légitime de se poser la question de ce qu'il faut dire ou ce qu'il ne faut pas dire. Faut-il aller aux Nations unies pour défendre sa politique intérieure, défendre son bilan, accuser ses ennemis ou faut-il simplement parler pour parler? On a vu de tout cela au cours des assemblées générales des Nations unies. Il est devenu possible de prévoir le contenu des discours à l'ONU et le fait que ces discours donnent l'impression d'une sorte de lamentation devant le mur des Nations unies font que souvent la plupart des orateurs parlent dans une salle presque vide. Pourtant, écouter l'autre est aussi un signe de respect qui devrait caractériser les Nations unies.

Revenant sur les interventions des uns et des autres, je constate une certaine constance dans tous les discours des représentants africains: la réforme du conseil de sécurité des Nations unies est reprise par tous les intervenants. Reste à savoir s'il y aurait du changement même si cette réforme était réalisée. Est-ce que l'influence des grandes puissances, qui financent le gros du budget de cette organisation, changerait? Est-ce que les menaces et intimidation de certaines grandes puissances vis-à-vis des membres du Conseil de sécurité pour influencer leur vote vont pour autant s'arrêter? Etonnant aussi de constater que certains discours manquent de substance et se contentent des formules toutes faites et sans trop de conviction. Sinon comment comprendre la référence au panafricanisme faite par le président rwandais quand on connaît le rôle déstabilisateur joué par le Rwanda dans la région des Grands Lacs? Comment comprendre cette référence au moment où le Rwanda est le seul pays africain qui a voté une résolution de la Commission des droits de l'Homme des Nations unies qui étrangle injustement le Burundi, un pays voisin? L'Afrique ne pourra pas trouver sa place dans l'économie mondiale, ne pourra pas être gérée autrement tant que ses leaders continueront d'imiter l'Occident, continueront de servir de têtes de pont ou de jouer les pions.

Certains représentants vont même défendre leur bilan aux Nations unies comme s'ils avaient été élus à la tête de leurs pays par les Nations unies. D'autres manquent l'occasion de soulever les questions qui peuvent fâcher ou mettent l'organisation elle-même devant ses responsabilités. Ils préfèrent rester dans le vague en évitant de pointer un doigt accusateur. La Libye n'a-t-elle pas été saccagée par l'Occident avec l'accord des Nations unies? Les résolutions du Conseil des droits de l'Homme sur le Burundi ne sont-elles pas motivées par la volonté de changer le régime en place à Bujumbura, initié par certains pays occidentaux bien connus des Burundais? N'est-ce pas que les Nations unies et son Conseil de sécurité n'ont jamais voulu condamner l'agression du Rwanda contre le Burundi malgré les preuves fournies?

Enfin, on constate plutôt que le siège des Nations unies est devenu un lieu de confrontation entre souverainetés, entre idéalisme et pragmatisme, un lieu où les consensus sont devenus très difficiles à trouver, car l'Assemblée générale devient une occasion rêvée pour certains de régler leurs comptes. Au moment où certains viennent prêcher dans le désert pour se donner bonne conscience, les autres disent et font, voire font sans dire, car ils n'ont plus confiance en cette institution. Le doute sur la possibilité d'une action collective pousse certains pays à privilégier des solutions radicales, non concertées et à court terme. L'absence des présidents chinois et russe à cette assemblée générale, deux membres permanents du Conseil de sécurité, montre en partie cette perte de confiance. Il pourrait en être de même pour la moitié des chefs d'Etat africains qui n'ont pas fait le déplacement à New York cette année.

Sputnik: On remarque assez souvent l'absence de l'Afrique dans les débats sur les sujets qui la concernent directement. Cela est particulièrement visible de la part des élites politiques occidentales. Qu'en pensez-vous?

Edouard Bizimana: C'est malheureusement devenu une tradition depuis la conférence de Berlin de 1884-1885 qui consacra le partage de l'Afrique entre puissances occidentales. Depuis longtemps, l'Afrique est perçue comme objet et non comme sujet des relations internationales et c'est probablement cela qui a poussé le président Sarkozy à déclarer que « L'Afrique n'était pas suffisamment entrée dans l'Histoire ». Pour plusieurs pays occidentaux, l'Afrique est perçue seulement comme un réservoir de matières premières destinées à développer les autres. Pour le reste, l'Afrique est généralement perçue dans sa dimension pathologique: migrants, maladies, pauvreté, guerres, etc. Ce qui est drôle, c'est le fait que les Africains eux-mêmes ont fini par s'accommoder de cet état de fait. Ils ont tendance à esquiver les sujets qui touchent directement l'Afrique. Il suffit de voir comment l'Europe est très préoccupée par l'immigration alors qu'en Afrique le sujet reste presque tabou. Pourtant, ceux qui meurent dans les mers sont des Africains pour la plupart. La participation de l'Afrique à la 73ème Assemblée Générale des Nations unies est de 21,80% au niveau des chefs d'Etat et cela montre que si les Africains s'unissaient autour d'un sujet, ils pourraient facilement influencer la décision. On a vu cela avec la résolution de la Commission des droits de l'Homme sur le Burundi adoptée le 27 septembre 2017 à Genève où les pays africains ont apporté leur soutien au Burundi (même si en 2018 ils n'ont pas maintenu l'élan) faisant ainsi pencher la balance.

Sputnik: Quelles sont pour vous les voies possibles pour que l'Afrique puisse pleinement jouer le rôle qu'elle mérite sur la scène internationale? Pour cela, l'Afrique devrait-elle miser encore plus sur le panafricanisme et une interaction encore plus importante avec les puissances dites « émergentes », dont les pays Brics?

Edouard Bizimana: La seule façon pour l'Afrique d'avoir sa place dans la gestion des affaires internationales serait de pouvoir parler d'une seule voix à travers l'Union africaine. Malheureusement, cette dernière est en panne sèche et manque d'indépendance. Cela est dû en grande partie au fait que certains dirigeants africains sont plus préoccupés par leur propre survie que la survie de leurs peuples. C'est cela qui explique pourquoi certains préfèrent jouer le jeu du colon en déstabilisant les voisins qui osent défier l'Occident. Le Burundi en a fait l'expérience en 2015, année où le Rwanda et la Belgique ont joué un rôle majeur dans la déstabilisation du Burundi à la suite des élections de 2015. La Libye reste une illustration parfaite du manque de solidarité entre pays africains et cela constitue un coup très dur au panafricanisme. En effet, très peu de chefs d'Etat africains ont levé le petit doigt pour condamner l'agression contre ce pays. Actuellement, tous les voisins de la Libye sont confrontés aux problèmes de terrorisme. Etant devenus incapables de se défendre eux-mêmes contre les groupes terroristes, ils font appel à l'Occident pour assurer la protection de leurs frontières.

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L'irrésistible montée en puissance de l'Eurasie
Le Burundi reste un cas d'école en termes de résistance et de promotion du panafricanisme. En effet, ses dirigeants ont décidé de prendre la destinée du pays en mains sans fléchir et céder aux injonctions occidentales. L'histoire retiendra que le Burundi a tenu tête face à l'Occident pendant des années et des années malgré les moyens colossaux investis pour opérer un changement de régime au Burundi depuis 2015. Il a pu financer des programmes politiques et des projets de développement, il a pu payer les salaires des fonctionnaires et totalement financer son budget après les sanctions imposées par l'Union européenne. Le Burundi est un des rares pays qui développe un panafricanisme digne de nom et qui fait peur aux Occidentaux qui craignent un effet de contagion dans la région, sur le continent et dans le monde entier.

La dépendance financière de l'Union africaine vis-à-vis de l'Union européenne est un autre handicap. En effet, le budget et les programmes de l'organisation dépendent des contributions de l'UE sans lesquelles l'organisation ne peut pas survivre. Les pays membres ne parviennent plus à s'acquitter de leurs contributions vu que même leurs budgets de fonctionnement sont financés par l'Occident. C'est pour cela que l'Union européenne pèse très lourd dans certaines décisions de l'Union africaine tel qu'observé par rapport au paiement des soldes des soldats burundais de la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM). Il a fallu le courage de certains leaders africains pour faire fléchir l'Union européenne qui voulait à tout prix déstabiliser la mission et mettre en péril les acquis de plusieurs années.

Le renforcement des organisations régionales reste une bonne voix pour l'Afrique de consolider sa position sur la scène internationale. Mais là aussi, tout dépend de la stature des chefs des Etats membres. On a vu le rôle de l'IGAD, de l'ECOWAS, de l'East African Community dans la prévention et résolution des crises régionales. La position sans équivoque du président Yoweri Kaguta Museveni de l'Ouganda et du président Magufuli de la Tanzanie par rapport au Burundi post 2015, et en dépit des pressions de l'Union européenne, est à saluer. Dans la plupart des cas, la fragmentation est telle que mêmes sur des sujets qui concernent la survie de l'Afrique, les dirigeants ne s'entendent pas. Certains leaders ont peur de prendre position pour ne pas fâcher les Occidentaux qui les maintiennent au pouvoir.

L'interaction avec les Brics ne peut pas constituer une alternative, car ces pays défendent d'abord et avant leurs intérêts respectifs. Lors du vote de la récente résolution contre le Burundi, le 28 septembre 2018 à Genève, l'Afrique du Sud n'a pas osé voter contre la résolution tandis que le Brésil post-Rousseff a voté pour la résolution. On constate que c'est d'une part l'état des relations bilatérales et les intérêts nationaux, d'autre part, qui dictent la conduite que les Etats adoptent au sein des organisations internationales quand il s'agit de soutenir ou d'étrangler tel ou tel pays. Les relations diplomatiques et économico-commerciales entre le Burundi et le Brésil ou entre le Burundi et l'Afrique du Sud, ne sont pas plus fortes que les relations que ces pays ont avec les Etats-Unis d'Amérique, avec la France, avec le Royaume-Uni, par exemple. Dans le cas où il faut ménager la chèvre et le chou, certains pays préfèrent s'abstenir. C'est ce que plusieurs pays (dont 9 africains) ont fait lors du vote de la résolution contre le Burundi, le 28 septembre 2018.

Sputnik: Qu'en est-il de la Russie et de la Chine? N'ont-ils pas plusieurs fois soutenu et défendu le principe de la souveraineté du Burundi?

Edouard Bizimana: La Russie et la Chine ont un double statut particulier et cela fait d'eux les piliers des Brics. D'abord les deux pays sont des membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies et, à ce titre, ils ont pu éviter des situations dont les conséquences pouvaient être difficilement gérables. Ils ont toujours plaidé pour le respect des principes du droit international et leur détermination à défendre ces principes a permis de freiner les élans hégémoniques et d'ingérence des Occidentaux dans les affaires intérieures d'autres Etats, dont le Burundi. Ces deux puissances se complètent parfaitement, car à elles deux elles réunissent deux aspects importants de puissance: l'économie et la puissance militaire. C'est pour cela qu'elles peuvent s'opposer à l'Occident sans trop de craintes. Ce qui n'est pas le cas avec d'autres membres des Brics. Ce sont les bonnes relations historiques entre le Burundi et ces deux pays qui les poussent à soutenir le Burundi dans sa lutte contre l'impérialisme occidental. Donc, les relations entre le Burundi et ces deux puissances précèdent la naissance des Brics en tant que bloc organisé.

De surcroît, les Brics semblent privilégier l'aspect économique et ses positions politiques ou idéologiques ne sont pas encore très perceptibles sur la scène internationale. Les prises de position des Brics, en tant que bloc, (à l'instar de l'Union européenne ou du G7) sur des sujets politiques, diplomatiques et idéologiques d'envergure internationale sont rares, voire inexistantes, pour le moment. La stratégie visant à se consolider économiquement d'abord pour ensuite bâtir un socle politico-diplomatico-idéologique solide me semble la meilleure. Je pense que l'Occident a pris conscience de cette option et tente d'affaiblir économiquement les pays membres des Brics: les sanctions prises contre la Russie et la Chine, la guerre commerciale lancée contre la Chine entrent dans cette optique. A noter que les économies brésilienne et sud-africaine ne sont pas dans leur meilleure forme pour le moment. Inutile de signaler que la prédominance du dollar américain dans les transactions commerciales internationales, comme l'un des vestiges de la Deuxième Guerre mondiale, est une question de vie ou de mort pour les Américains. Il y a donc la crainte qu'une autre monnaie de change utilisable dans les transactions internationales, puisse avoir le jour. C'est pour cela que les Américains sont prêts à tout faire pour affaiblir les Brics pour garder le monopole du dollar dans les échanges commerciaux internationaux. Le jour où le baril de pétrole et d'autres matières premières stratégiques seront vendus dans une autre monnaie que le dollar, où le prix de l'or se fixé dans une autre monnaie que le dollar, le monde pourra s'attendre à une autre guerre mondiale. Pour le moment, tous les autres litiges peuvent se résoudre pacifiquement tant que le dollar reste la principale (voire l'unique) monnaie dans les échanges internationaux.

Idéologiquement, ce sont la Russie et la Chine qui peuvent porter les Brics et l'Inde et la Chine, économiquement. L'éloignement géographique du Brésil risque aussi de se transformer en éloignement idéologique des autres membres des Brics. C'est en définitive signifier que l'interaction avec l'Afrique doit plutôt se faire plus avec les pays membres des Brics individuellement et moins avec les Brics en tant que bloc, en attendant que le bloc se consolide idéologiquement. 

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.

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