Les résultats du référendum témoignent non seulement de l'échec de la politique du Premier ministre macédonien Zoran Zaev qui lui a valu le soutien en dehors du pays, mais aussi de la défaite de tous ceux qui lui avaient assuré ce soutien, a déclaré à Sputnik Slobodan Jankovic, de l'Institut d'économie et de politique internationale de Belgrade.
«Cela signifie que la plupart des Macédoniens qui ont boycotté le référendum ne souhaitent tout simplement pas que le pays adhère à l'Otan et à l'Union européenne», a indiqué l'interlocuteur de l'agence, en se moquant des «nouveaux standards de démocratie» qui permettent d'exploiter n'importe quel résultat comme sa victoire, ce qui est en fait une situation paradoxale.
Selon ce dernier, il est évident pour tout le monde que le référendum a échoué.
«Et même ce faible taux de participation a été assuré par la minorité albanaise de Macédoine qui vote toujours à partir de ses propres intérêts. Je tiens à rappeler qu'Edi Rama [Premier ministre d'Albanie, ndlr] a appelé les Albanais macédoniens à participer au référendum et à voter "pour"», a expliqué M.Jankovic.
Avant même l'annonce définitive des résultats, Zoran Zaev s'est félicité d'un succès pour la démocratie et pour la Macédoine européenne, assurant que la vaste majorité des citoyens ont choisi une Macédoine européenne.
Les résultats du référendum de dimanche sur le changement de nom de la Macédoine n'ont pas été reconnus par la Commission électorale. Selon son président Oliver Derkoski, le taux de participation était de 36,91% ce qui est inférieur aux 50% nécessaires à la validité du scrutin.
D'après les chiffres annoncés, 91,46% des personnes ayant participé au vote se sont prononcées pour rebaptiser leur pays en «République de Macédoine du Nord», nom qui devait mettre fin à un vieux conflit de la Macédoine avec la Grèce et rapprocher le pays de l'UE et de l'Otan.