Dons aux associations: le cocktail fiscal de Macron coupe les appétits

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Au premier semestre 2018, les dons des Français ont enregistré un léger recul, d’après le baromètre annuel de France Générosité. Moins 6,5% par rapport à l’année dernière: mais un sursaut en fin d’année est toujours possible, et hautement souhaitable pour les associations qui lancent un cri d’alarme… rendu inaudible par la pression fiscale?

Suppression de l'ISF, réforme de la CSG, prélèvement à la source, un mauvais cocktail pour les dons. Au premier semestre 2018, 56% des Français disent soutenir une fondation ou une association, contre 58% l'an dernier.

«Les donateurs de ne doivent pas mettre un terme à leur générosité» insistait Pierre Siquier, le président France Générosité, sur Franceinfo quelques jours avant la publication de son baromètre annuel, révélant que les Français sont un peu moins nombreux à faire des dons aux associations.

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D'après une étude Kantar public pour France Générosités, publiée dimanche 30 septembre, si une légère tendance à la baisse s'observe, le montant du don reste stable: 70% des donateurs disent avoir maintenu le montant de leurs dons (en hausse d'un point sur un an), contre 21% (-2) qui disent les avoir réduits ou cessé, en raison d'une situation financière détériorée.

L'aide à la protection de l'enfance est la première cause citée par les Français (33%). Viennent ensuite la lutte contre l'exclusion et la pauvreté (29%), l'aide aux personnes âgées (28%), le soutien à la recherche médicale (27%) et l'aide aux personnes handicapées (25%).

France Générosité ajoute dans un communiqué que 7% de donateurs les ont augmentés «suite à une amélioration de leur situation financière (31%), ou par conviction (18%) ou parce qu'ils ont constaté une augmentation des personnes dans le besoin (17%)».

Ce syndicat professionnel, qui regroupe près d'une centaine d'associations et de fondations françaises faisant appel aux dons, lance dans la foulée sa campagne annuelle de sensibilisation et promotion du don, #Donnerfaitdubien.

La réforme de l'ISF a fait chuter les dons des plus fortunés de moitié. Le remplacement de l'ISF par l'IFI inquiétait les associations qui craignaient de voir de nombreux donateurs assujettis à l'impôt sur la fortune arrêter de faire des dons, car ils ne bénéficieront plus de l'exonération fiscale. Résultat, Pierre Siquier assure que la fin de l'ISF «a entraîné, en moyenne, une diminution de 55% des dons» à destination des associations représentées par France Générosité, comme Fondation Abbé-Pierre, la Ligue contre le cancer, Médecins sans frontières…

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Les retraités, importants donateurs, mais dont la pension a été rognée tant par la hausse de la CSG que par la non-revalorisation de leurs pensions, donnent probablement moins qu'avant, comme le craignaient les associations. En début d'année, avec l'annonce de la hausse de la CSG, des associations disaient à recevoir des lettres de personnes âgées ne pouvant plus donner «cinq ou dix euros par mois»: «Ma retraite n'a pas augmenté, mais tout augmente, l'eau, le gaz, l'électricité».

La tendance pourrait-elle se généraliser à l'ensemble des donateurs? Après l'instauration du prélèvement à la source, le contribuable pourrait être moins enclin à donner, en voyant «directement» son pouvoir d'achat réduit. Un effet psychologique que redoutent également les associations.

Malgré tout, une nouvelle forme de don a émergé: le crowdfunding. 10% des Français déclarent donner de l'argent via des plateformes financement participatif sur Internet, répondant à des appels initiés par des particuliers, par exemple.

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