H & M: le vrai coût… humain des vêtements low-cost

© AFP 2024 TT NEWS AGENCY / JANERIK HENRIKSSONThe logo of Swedish fashion retailer Hennes and Mauritz (H&M) is seen during a presentation of the company's interim report for the third quarter during a news conference in Stockholm on September 25, 2014.
The logo of Swedish fashion retailer Hennes and Mauritz (H&M) is seen during a presentation of the company's interim report for the third quarter during a news conference in Stockholm on September 25, 2014. - Sputnik Afrique
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Il y a cinq ans, l’entreprise de prêt-à-porter H & M promettait d’améliorer les conditions de salaire dans sa chaîne de sous-traitance. Le Collectif Éthique sur l’étiquette et la Clean clothes campaign sont allés vérifier... les témoignages sont «sans appel».

Il y a cinq ans survenait le pire désastre industriel de l'histoire du Bangladesh: en avril 2013, une usine de confection textile sous-traitante de nombreuses enseignes occidentales, dont H & M, s'effondrait, enfouissant sous ses décombres plus 1.100 ouvriers et ouvrières.

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Six mois plus tard, l'entreprise suédoise déclarait que d'ici 2018, un «salaire vital» serait versé aux 850.000 employés travaillant chez ses fournisseurs les plus stratégiques.

«Le salaire vital permet au travailleur-euse de couvrir ses besoins fondamentaux», par opposition au salaire minimum du pays «souvent fixé à un niveau insuffisant pour lui permettre de vivre décemment», explique Éthique sur étiquette.

Qu'en est-il aujourd'hui?

Le Collectif Éthique sur l'étiquette et la Clean clothes campaign sont allé vérifier si H & M avait tenu ses promesses, en enquêtant dans six usines fournissant la marque. Au cours de la campagne «Turn Around, H&M», 62 travailleurs ont été interrogés en Bulgarie, Turquie, Inde et Cambodge.

Les résultats de l'enquête, publiés le lundi 24 septembre, ne sont guère encourageants:

«Malgré les engagements fracassants de la marque, salaires de misère et violations des lois du travail persistent dans ses chaînes de sous-traitance», écrit le collectif dans un communiqué de presse.

«En Inde et en Turquie, les travailleurs gagnent environ un tiers du salaire vital estimé. Au Cambodge, les travailleurs gagnent moins de la moitié du salaire vital», aussi le collectif.

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La Bulgarie, pays européen, n'est pas non plus épargné «c'est à peine 10% du salaire vital estimé que touchent les travailleurs». C'est aussi dans ce pays que le travail supplémentaire peut atteindre jusqu'à 44 h hebdomadaires «dans le seul but de couvrir leurs besoins de base». Avec une journée de travail «s'étalant de 8 heures à minuit en Turquie» et les «12 heures quotidiennes de travail au minimum en Inde», nombreux sont ceux qui souffrent de malnutrition et d'évanouissement.

Pour le collectif, ce sont des effets d'annonce:

«Au-delà des annonces fracassantes, et des mesures cosmétiques sans réel impact autre qu'alimenter une politique de communication, le modèle économique n'évolue pas: fondé sur la minimisation des coûts de production, les salaires bas en sont le pilier».

En clair, pour les activistes, c'est ce modèle «qu'il faut faire évoluer».

Dans un communiqué, le groupe s'est défendu «Dans 500 usines de dix pays, le système de gestion des salaires a été amélioré pour 635.000 ouvriers du textile. Et dans 594 usines de dix pays des représentations démocratiquement élues se mettent en place.»

Ces mesures sauront-elles convaincre? Quoi qu'il en soit, une pétition a été lancée sur le site wemove.eu pour exiger «des salaires décents» et «des conditions de travail équitables» sur l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement H & M.

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