Bien qu'Alexandre Benalla ait à maintes reprises affirmé n'avoir «jamais» porté d'armes au-delà du QG d'En Marche!, les clichés rendus publics par Mediapart démontrent le contraire. Les faits se sont déroulés dans la nuit du 28 au 29 avril 2017, après un rassemblement du candidat du parti, Emmanuel Macron.
À cette époque, le candidat Macron venait de lancer sa campagne électorale de l'entre-deux-tours à Châtellerault. Lors du dîner qui s'est tenu après son meeting, il a été accompagné de quelque 40 personnes. La scène en question a eu lieu alors vers la fin de la soirée, lorsqu'une serveuse s'est prise en photo avec trois hommes de la table dont elle s'occupait. Alexandre Benalla faisait bien parti de ce groupe sur la photo.
Le directeur du restaurant, une fois qu'il a entendu parler d'une «surprise», a demandé de voir l'image puis de ne pas la diffuser. La jeune femme a obéi.
De même, la serveuse a fait un selfie avec le futur Président de la République.
Tout en s'interrogeant sur la raison de savoir pourquoi l'ex-collaborateur d'Emmanuel Macron était armé ce soir-là et quelle autorisation il possédait, Mediapart souhaite toujours obtenir un éclairage à ce sujet soit de l'Élysée sois du protagoniste de l'affaire, qui a d'ailleurs annulé la rencontre avec le média au dernier moment.
Pourtant, comme Benalla a écrit plus tôt à la rédaction de Mediapart dans un SMS, il n'avait «jamais porté à la ceinture une arme à feu à l'extérieur du QG de campagne, les seules personnes armées étaient les policiers du SDLP qui accompagnaient le candidat»:
«Je ne me suis jamais fait prendre en photo avec une quelconque arme pendant la campagne», a-t-il affirmé, «encore une fake news».
En outre, la rédaction constate que la représentation ELA (Error Level Analysis) de l'image est uniforme, ce qui laisse conclure que la photo n'a pas été truquée.
En même temps, Me Laurent-Franck Lienard, avocat de Benalla, a affirmé qu'il avait «la confirmation» du fait que l'article de Mediapart était «erroné», mais n'a pas répondu aux demandes d'explications.
Le 23 juillet, auditionné à l'Assemblée nationale, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb avait ainsi fait savoir que Benalla n'avait obtenu le port d'armes qu'après que le candidat Macron est arrivé au pouvoir et même plus tard, le 13 octobre 2017 dans le cadre de ses missions à l'Élysée.