Le Pentagone a sous-évalué le montant de 13 milliards de dollars (plus de 11 milliards d'euros) que coûteront les Forces spatiales au budget du pays pendant les cinq premières années de leur existence, a indiqué à la chaîne Fox News Jack Keane, général quatre étoiles américain à la retraite.
«Tout d'abord, la plupart de ces chiffres sont apparemment sous-évalués. Écoutez, j'ai travaillé pendant 38 ans pour le Pentagone, c'est un montant sous-évalué», a-t-il indiqué avant d'admettre que l'idée de créer ce genre de troupes était mauvaise.
À la question de savoir si les États-Unis en avaient besoin, le général a souligné que l'espace devait rester le domaine prioritaire du Pentagone mais qu'il ne fallait pas créer une branche à part.
«L'espace doit être une priorité. Des problèmes bureaucratiques internes nous ont empêchés de lui accorder des ressources et l'attention nécessaires. Mais, pour cela, il ne faut pas mettre en place un département avec son propre organe de contrôle, des secrétaires et vice-secrétaires. Si ce sont des troupes, elles doivent annoncer un recrutement pour avoir des effectifs. Elles doivent avoir un système d'enseignement. Tout ce que j'ai décrit existe déjà dans les départements pertinents. Et il faudrait les laisser s'occuper de leurs affaires mais instaurer un commandement opérationnel des Forces spatiales avec des généraux quatre étoiles à sa tête», a précisé M.Keane.
À titre d'exemple, le général a évoqué les forces d'opérations spéciales qui n'ont pas été détachées en tant que troupes à part mais ont seulement reçu leur propre commandement d'opérations. Tandis que pour le recrutement et la formation sont responsables d'autres départements du Pentagone.
«Nous n'avons pas besoin de dépenses supplémentaires!», a-t-il martelé à la fin de l'interview.
Le 18 juin, Donald Trump avait ordonné au Pentagone de créer une Force spatiale en tant que nouvelle branche indépendante des Forces armées du pays. Selon ses dires, les États-Unis sont résolus à obtenir le leadership dans l'espace et n'envisagent pas de «traîner» derrière la Russie et la Chine.