La réouverture de la circulation sur les routes M4 et M5, soit celles reliant Alep à Lattaquié et à Hama, prévue dans le cadre de l’accord portant la création d’une zone démilitarisée dans le gouvernorat syrien d’Idlib, aura un effet positif sur les relations entre Ankara et Damas ainsi que sur le commerce entre ces deux pays, estime Oytun Orhan, chercheur du centre turc d'études stratégiques du Moyen-Orient (ORSAM).
Il constate que quoique le commerce entre la Syrie et la Turquie ait connu un léger déclin en raison de la guerre, il ne s’est pourtant pas arrêté. Qui plus est, indique-t-il à Sputnik, il commence à afficher une hausse.
«L’ouverture des autoroutes internationales en Syrie contribuera d’un côté à l’arrivée de marchandises turques en Syrie et de l’autre aidera l’armée syrienne. Ce qui est le plus important est que la réouverture des routes aidera à normaliser les relations entre Ankara et Damas», considère-t-il.
Il estime que l’activité commerciale qui suivra permettra aux individus de se déplacer entre les zones contrôlées par les autorités syriennes et celles contrôlées par la Turquie et l’opposition, ce qui «constitue une étape importante pour la normalisation des relations entre les pays».
Il prévient toutefois qu’il est certes prématuré d’évoquer le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays.
Les Présidents russe et turc, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, se sont entendus à Sotchi afin de mettre en place aux alentours du 15 octobre, le long de la ligne de contact entre les forces gouvernementales et les groupes d'opposition armés dans le gouvernorat d'Idlib, une zone démilitarisée large de 15 à 20 kilomètres. Les ministres de la Défense des deux pays ont signé de leur côté un mémorandum sur la stabilisation de la situation dans la zone de désescalade d'Idlib. L’un des points de ce mémorandum prévoit la réouverture des routes Alep-Lattaquié et Alep-Idlib avant la fin de l’année en cours.