La rencontre entre les Présidents russe et turc à Sotchi a sans doute évité des provocations annoncées dans le gouvernorat syrien d'Idlib, a déclaré à Sputnik Mehmet Yuva, professeur à l'Université de Damas, commentant une éventuelle évolution de la situation sur le terrain.
«Somme toute, la réaction de Damas aux résultats des négociations à Sotchi peut être évaluée comme positive. […] Les troupes gouvernementales syriennes ont pour principal objectif de nettoyer Idlib des terroristes, une tâche qui ne sera pas simple en réalité», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.
Et d'expliquer que des pertes considérables n'étaient pas à exclure, vu la forte concentration de radicaux dans la région.
«Toujours est-il que les décisions adoptées à Sotchi ont prévenu d'éventuels scénarios de provocations à la soi-disant utilisation d'arme chimique dans la région», a résumé le Syrien.
De l'avis d'un autre interlocuteur de Sputnik, Barış Doster, enseignant à l'Université de Marmara, l'accord sur Idlib témoigne du rapprochement progressif des postions d'Ankara et de la Russie au Proche-Orient.
«Les ententes enregistrées à Sotchi montrent que les positions russe et turque sur la question syrienne se sont rapprochées encore plus», a relevé le politologue turc.
Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdoğan se sont entendus à Sotchi afin de mettre en place aux alentours du 15 octobre prochain, le long de la ligne de contact entre les forces gouvernementales et les groupes d'opposition armés dans le gouvernorat d'Idlib, une zone démilitarisée large de 15 à 20 kilomètres. Les ministres de la Défense des deux pays ont signé de leur côté un mémorandum sur la stabilisation de la situation dans la zone de désescalade d'Idlib.