«Meilleur mari», «père affectueux»: les proches de l’équipage de l’Il-20 se souviennent

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15 militaires se trouvaient à bord de l’Il-20 abattu ce lundi 17 septembre en Syrie. Le média russe Life a recueilli les témoignages de proches des victimes, dont certaines n’avaient pas encore 30 ans.

«Nous avons servi ensemble il n'y a pas si longtemps. Ce sont des professionnels, de très bonnes personnes. Ce que j'ai ressenti quand je l'ai appris… une grande perte. Pour nous et pour leurs proches. Et pour toute la Russie. Nous étions amis dans le service et pas seulement. Ce sont des gars très joyeux… c'étaient», déclare le Alexeï Korzinkine se souvenant de l’équipage de l’Il-20 abattu le 17 septembre en Syrie.

Ministère russe des Affaires étrangères - Sputnik Afrique
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Tout contact avec cet appareil russe avait été perdu vers 23 heures, lors d’une attaque de quatre chasseurs israéliens F-16 contre différentes cibles dans le gouvernorat syrien de Lattaquié. Comme l’a expliqué le porte-parole du ministère russe de la Défense, lors des frappes les pilotes israéliens se sont abrités derrière l’avion russe, qui s'est retrouvé sous le feu des systèmes de défense antiaérienne syriens. Les 15 membres d’équipage ont péri dans l’accident.

Leurs proches n'arrivent toujours pas à croire à ce qui s'est passé. «Comment est-ce possible?», s'interrogent les uns alors que d'autres n'arrivent même plus à parler. Certaines victimes du crash n’avaient même pas 30 ans.

La veuve de Roman Dolmatov

L'épouse de Roman Dolmatov, Svetlana, raconte que l'avion s'est écrasé la veille de l'anniversaire de son mari.

Les proches d'Alexandre Alechine«C'était le meilleur mari et père. Nous avons vécu moins de deux ans ensemble. Nous avons deux enfants, de deux mois et un an et demi. C'était son anniversaire le 18 septembre. Il avait fait de moi la mère et la femme la plus heureuse du monde».

Elena, proche d'Alexandre Alechine, a du mal à contenir ses larmes. Elle voyait rarement le militaire et sa femme – Alexandre était marié à sa cousine – qui vivaient loin: les Alechine habitaient à Moscou, et Elena près d'Arkhangelsk, dans le nord du pays.

«Nous nous connaissions depuis longtemps, nous allions ensemble à la mer, nous partions en vacances. C'était un homme très gentil et compatissant. Je n'aurais jamais cru qu'il était militaire, car ce sont habituellement des gens très durs. Alors que lui… c’était un père et un mari affectueux, il adorait ses deux filles», raconte-t-elle.

La fille cadette d'Alexandre, Vera, est déjà au lycée. L'aînée Ioulia est à l'université. Elena ne pouvait pas voir ses proches souvent parce qu'ils vivaient dans des villes différentes, et c'était toujours en coup de vent. Comme pendant leur dernière rencontre il y a environ 2 ans.
Les proches du militaire sont effondrés. Quant à sa veuve, elle peut à peine parler après ce qui s'est passé.

«Ils se sont mariés très jeunes. Ils ont rapidement eu une fille. C'était le premier amour d'Alexandre, qui était le premier amour de Tatiana. Ils ont passé 17 ans ensemble, toujours ensemble. Ils ont tellement vécu ensemble», se souvient Elena.

Alexandre Vetchernine

Alexandre Vetchernine, 33 ans, est originaire de Vitebsk (Biélorrusie). Sa famille a ensuite déménagé dans la ville de Lesnoï dans la région de Sverdlovsk. Alexandre Vetchernine a été diplômé en 2007 de l'école supérieure d'aviation de Tcheliabinsk, dans l’Oural. Ces dernières années, il vivait à Koubinka, près de Moscou.

Selon sa cousine, Natalia Chakirova, il comptait revenir à la maison fin septembre.

​«Alexandre avait une femme et une fille d'un an. Il rêvait toujours de voler. Il vivait pour le ciel. C'est son frère aîné, qui vit avec leur mère dans la région de Sverdlovsk, qui m'a annoncé sa mort. Quand l'avion abattu a été montré à la télévision, la mère d'Alexandre a immédiatement reconnu son appareil. Il lui avait probablement envoyé une photo. Elle est immédiatement partie à Moscou pour l'identification», déclare Natalia Chakirova.

Viktor Kvassenkov

Viktor Kvassenkov avait 24 ans. Sur ses photos sur les réseaux sociaux, il est généralement en civil. On le voit à la mer, à un entraînement de crossfit, ou ailleurs encore. Il y a deux mois, le jeune homme était en vacances avec sa compagne à la mer.

«Mémoire éternelle à Viktor Kvassenkov, originaire de la région de Smolensk, tué en Syrie à bord de l'Il-20 abattu», a écrit sur les réseaux sociaux une de ses proches, Olga Baïramian.

​«Chers amis, cette publication n'est pas écrite par Viktor. Hier, pendant une attaque de l'armée de l'air israélienne en Syrie, un Il-20 russe a été abattu, l'un des militaires tués était notre proche Viktor Kvassenkov. Mémoire, amour, deuil», peut-on lire sur sa page.

Konstantin Nazarov

Konstantin Nazarov, pilote de Volgograd, venait d'avoir 30 ans. Il était originaire de Novonikolaïevsk, dans la région de Volgograd (sud de la Russie). Il avait une femme et une fille de 5 ans.

«Nous vivions en face de l'école numéro 2 à Novonikolaïevsk, et Konstantin rêvait depuis l'enfance de devenir pilote. Il savait donc depuis le début où il ferait ses études. Après l'armée il a intégré l'école supérieure d'aviation Serov, qu'il a terminée avec succès. Sa spécialité était opérateur d'écoute je crois, mais je n'en suis pas sûre. Après l'école, Konstantin a été envoyé servir à Naro-Fominsk», raconte sa sœur Ioulia.

En août, Konstantin avait déménagé avec sa famille à Zelenograd (district de Moscou). Il comptait revoir ses proches en septembre.

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