Dans le cadre de la lutte contre la corruption et le trafic de drogue en Algérie, ordonnée par le Président Abdelaziz Bouteflika suite à la saisie le 29 mai dernier d'une cargaison de 701 kg de cocaïne dans le port d'Oran, l'appel lancé par ce dernier le 20 août pour la constitution d'un front populaire serait le pilier central de son entreprise de moralisation de la vie publique du pays. C'est ce qu'a expliqué le quotidien algérien L'Expression dans son édition du 19 septembre.
«L'objectif [de ce front populaire, ndlr] n'est pas d'organiser une quelconque "chasse aux sorcières", mais d'actionner les leviers de l'État avec le soutien et la mobilisation des Algériens, contre ceux et celles qui entendent profiter d'une "fragilité électorale" pour régler leurs comptes avec le pays», écrit le média. «Et pour cause, une institution judiciaire soutenue et reconnue par de larges pans de la société peut faire son travail dans la sérénité et rendre justice dans la stricte application des lois de la République. Ce qui n'arrange aucunement les criminels en col blanc», ajoute-t-il.
En conclusion, L'Expression affirme que «les soupçons étant avérés pour nombre de cadres supérieurs, l'État a pris la résolution de donner l'exemple en commençant à "balayer" les institutions de la République par le haut». «Il y a dans les mouvements profonds qui touchent des centres sensibles de la République une volonté de donner au front populaire les raisons de se constituer rapidement, car la "riposte" [des milieux mafieux, ndlr] peut intervenir à tout moment», a-t-il conclu.
Face à cette situation préoccupante, aggravée par l'instabilité externe à la frontière est du pays, partagée avec la Tunisie et la Libye, et à la frontière sud limitrophe avec la région du Sahel où sévissent des groupes terroristes sur fond de grave crise migratoire, le Président Abdelaziz Bouteflika avait appelé le 20 août dernier les Algériens à créer un front populaire interne pour garantir la stabilité du pays, prenant en exemple les éléments de l'Armée nationale populaire (ANP) et tous les autres organes de sécurité.