Sur fond d'enquête sur l'«affaire de la cocaïne» touchant de hauts responsables algériens et leurs proches, et dans le cadre de la lutte contre la corruption, cinq «puissants» généraux-majors, mis récemment à la retraite, ont fait l'objet, le 15 septembre, d'une décision de retrait de passeport émise par le tribunal militaire de Blida. C'est ce qu'a rapporté le site d'information algérien ALG24, dans son édition du 16 septembre, en précisant que les hauts gradés concernés sont sous le coup de poursuites judiciaires.
Tout en rappelant que ces militaires sont soumis à une interdiction de quitter le territoire national, le site d'information a indiqué que «le retrait des passeports a été motivé par le fait qu'un des cinq généraux-majors, en l'occurrence Saïd Bey, a violé la mesure d'interdiction de quitter le territoire en effectuant un voyage à Paris.» Selon la même source, ce dernier serait passé inaperçu «en usant d'un petit stratagème, mais la probabilité de l'existence d'une complicité au niveau de l'aéroport d'Alger est de mise.»
Évoquant les raisons pour lesquelles ces officiers de l'armée algérienne sont poursuivis en justice, ALG24 affirme «qu'ils seraient comptables de trafic d'influence et de divers abus de pouvoir». «Les premiers éléments de l'enquête ont d'ailleurs révélé que ces généraux ont accaparé des richesses incommensurables, profitant de leur statut et grade», ajoute le site.
Le 17 septembre, le Président algérien a encore procédé à un important changement au sein de l'institution militaire. En effet, il a nommé le général Hamid Ghris au poste de secrétaire général du ministère de la Défense nationale, en remplacement du général-major Mohamed Zenakhri limogé, et le général Ali Akroum au poste de chef du département de l'organisation et de la logistique. Le chef de l'État a aussi nommé le général-major Mohamed Tiboudelate à la tête du département du matériel en remplacement du général Ali Akroum.
Enfin, le Président de la République algérienne a mis à la retraite plusieurs officiers supérieurs de l'armée, dont le général Bouchentouf Remil, directeur de la caisse de sécurité sociale militaire.