10 ans après le déclenchement de la crise financière de 2008, Marko Kolanovic a publié un rapport d'analyse spécial soulignant que les marchés financiers mondiaux étaient encore plus vulnérables face à une nouvelle crise qu'il y a 10 ans. Si le scénario le plus négatif se déroulait, la crise serait si globale que pour sauver l'économie les banques centrales devraient nationaliser les compagnies les plus touchées en rachetant leurs actions sur le marché.
Plus encore: des gens ordinaires ne se retrouvent pas par hasard parmi les principaux analystes de la banque JP Morgan, qui gère 2.700 milliards de dollars d'actifs et qui est traditionnellement considérée comme la «banque familiale» des Rockefeller. Par conséquent, Marko Kolanovic lui-même a la réputation d'être une sorte de «mathématicien visionnaire» qui calcule les mouvements des marchés à la manière des astronomes qui calculent les mouvements des planètes.
L'argumentaire de Kolanovic, qui est devenu candidat ès sciences physiques bien avant que la volonté de gagner gros ne le pousse à travailler à Wall Street, se résume à quelques thèses liées à la vulnérabilité de la structure actuelle des marchés financiers.
Mark Zandi rappelle que la dernière fois, la crise a commencé sur le marché de l'immobilier avant de se répercuter sur tout le secteur financier et l'économie dans l'ensemble. Cette fois, ce sont probablement les compagnes américaines endettées qui seront à l'épicentre de la crise et constitueront le point de départ de la réaction en chaîne. Cet avis est dû au fait que la politique monétaire et de régulation menée par les USA ces dix dernières années a provoqué une situation où, au lieu d'une bulle du prêt immobilier, est apparu une bulle des prêts aux compagnies dites toxiques qui, en cas de politique monétaire plus stricte, ne devraient pas avoir accès aux crédits. Les dettes potentiellement toxiques des compagnies américaines endettées avoisinent 2.700 milliards de dollars et augmentent rapidement. Une grande partie des dettes déjà empruntées par les compagnies américaines sont des prêts à taux variable, et en cas de nouvelle augmentation du taux directeur par la Réserve fédérale ces compagnies et leurs créanciers chuteraient comme des dominos. L'économiste de Moody's souligne qu'il est trop tôt pour affirmer que ce sont les dettes toxiques qui entraîneront la crise, mais la similitude de la situation avec celle d'avant la crise de 2008-2009 donne des idées négatives. Moody's a déjà attiré l'attention de ses clients sur le fait qu'en Amérique se profilait une vague sans précédent de défauts d'entreprises toxiques, et que cette vague provoquerait de sérieuses conséquences négatives pour l'économie en général.
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