Pour trancher avec d'autres projets de ce type, le jeune ingénieur russe Ilia Tchekh et son camarade Vassili Khlebnikov, directeur de l'imprimerie industrielle 3D Can Touch, ont lancé, il y a quelques années, la production de prothèses de bras pour enfants qui ressemblent beaucoup à des gadgets dernier cri. Ils sont de toutes les couleurs, leur design est unique, et presque chaque appareil est muni de nombreux dispositifs facilitant énormément la vie de leurs petits utilisateurs. Dans un entretien accordé à Spunik, Ilia a expliqué pourquoi les prothèses qu'ils fabriquaient sont tellement demandées en Russie ainsi qu'à l'étranger.
L'entreprise Motorica, créée en 2015, propose des prothèses de bras moteurs (mécaniques), produites grâce à l'imprimerie 3D, et des prothèses bioniques (électriques) essentiellement pour les enfants mais aussi pour les adultes. Les appareils possèdent plusieurs dispositifs, à savoir des jumelles, lampes de poche, caméras GoPro et d'autres unités.
«Pour les enfants, par exemple, on a même élaboré des outils permettant de faire de la pâte à crêpes, jouer aux jeux vidéo ou maîtriser des véhicules radiocommandés», a précisé l'interlocuteur de Sputnik.
En outre, selon Ilia, chaque enfant et ses parents peuvent participer à la création d'une prothèse, choisir sa couleur et les dispositifs qu'ils souhaitent installer. Ce qui est important est que, grâce aux programmes de collaboration avec le gouvernement russe, des gens obtiennent ces prothèses gratuitement.
«Durant ces trois ans, nous avons fabriqué 500 prothèses et elles sont toutes différentes. C'est notre avantage concurrentiel. De plus, nous proposons des programmes de réhabilitation qui sont indispensables. Pour nous, la notion de trauma sévère n'existe pas. Grâce à des technologies industrielles de l'imprimerie 3D, on est capable de fabriquer tout type de prothèse. Très souvent, on rencontre des parents désespérés, parce que personne sauf nous ne veut venir en aide à leur famille.»
Selon Ilia, l'entreprise Motorica a déjà produit des prothèses pour le Royaume-Uni, la République tchèque, les États-Unis et l'Inde. Ils ont également fait une analyse du marché français pour y trouver des partenaires.
L'objectif de la société pour les années à venir est de ne pas seulement fabriquer des appareils pour les «cyborgs», comme Ilia et ses collègues appellent les enfants et les adultes ayant perdu certains membres afin d'éviter le mot «handicapés», mais aussi de développer des écosystèmes entiers autour de ces personnes.
«Nous avons de nombreux projets liés à des technologies informatiques, au fer. On entend lancer la production de prothèses de jambes ainsi que d'exosquelettes. Notre but est de fonder un holding international qui s'occupera des technologies pour cyborgs.»