Dans les pays du groupe de Visegrad (Pologne, Tchéquie, Slovaquie, Hongrie) les sentiments antieuropéens sont activement utilisés par des politiciens lors de leurs campagnes électorales, puis pour se maintenir au pouvoir, écrit mardi le site d'information Vestifinance. Toutefois, ces sentiments ne se transforment rarement en démarches antieuropéennes concrètes.
Par ailleurs, la rhétorique eurosceptique employée au plus haut niveau en Tchéquie pourrait conduire à de profonds changements dans les relations du pays — et potentiellement de l'Europe centrale — avec l'UE. Mais dans quelle mesure un tel scénario est-il envisageable?
A court terme, les investisseurs internationaux et d'autres tiers considéreront forcément l'euroscepticisme tchèque comme un risque économique et politique. Notons que le baromètre européen affichait un niveau élevé de mécontentement envers l'UE aussi bien avant qu'après l'adhésion de Prague à l'UE, et que ce mécontentement est resté pratiquement au même niveau depuis. Fin 2017, 36% des Tchèques jugeaient négativement la présence de leur pays au sein de l'UE, ce qui est l'indice le plus élevé de tous les États membres.
Bien que la République tchèque reçoive une aide financière conséquente de l'UE, de nombreux Tchèques accusent Bruxelles de leurs problèmes économiques. De nombreux citoyens ordinaires critiquent l'inégalité de salaires entre la République tchèque et les pays voisins. Ainsi, le salaire d'un caissier en Allemagne peut être cinq fois plus élevé que celui de son confrère tchèque.
En pratique, les conséquences de la rhétorique eurosceptique pourraient être des plus catastrophiques, estime le journal. Les appels — à peine entendus pour l'instant — de certains politiciens à organiser un référendum sur la sortie de l'UE indiquent que si l'euroscepticisme tchèque n'était pas stoppé à temps, il pourrait devenir la base d'un mouvement antieuropéen susceptible de déboucher sur un référendum aux conséquences les plus dramatiques, selon Vestifinance.
A l'issue de la présidentielle de 2018, un seul parti eurosceptique, Liberté et Démocratie directe, dirigé par Tomio Okamura (SPD), a réussi à entrer à la chambre basse du parlement tchèque.
Cependant, tant que les politiciens utiliseront l'UE comme bouc émissaire pour conserver le soutien des électeurs, l'euroscepticisme tchèque restera une menace réelle pour les relations entre la Tchéquie et l'UE, conclut le quotidien.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.