Ni le tabac, ni l’alcool, ni l’industrie chimique: les 5 lobbies les plus actifs en France

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Le rôle des lobbies dans la démission de Nicolas Hulot fait débat depuis que le ministre de l’Environnement a annoncé sa décision. Pourtant, loin du fantasme du méchant lobbyiste allant contre l’intérêt général, l’industrie du tabac, de l’alcool ou les entreprises de paris sportifs ne sont pas dans le Top 5 des lobbies les plus actifs de France.

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Le 28 août dernier, Nicolas Hulot prenait l'exécutif de court et annonçait sa démission en direct à la radio. Depuis, de nombreux médias annoncent ou dénoncent le poids des lobbyings comme responsable du renoncement du «Monsieur Environnement» d'Emmanuel Macron.

Ces lobbies sont recensés par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), qui dénombre 1 613 représentants de «groupes d'intérêt» opérant en France. Parmi eux, environ un tiers n'a pas déclaré d'activités de lobbying et le millier actif a déclaré un peu plus de 5.000 activités. Un milieu qui paraît restreint mais qui va jusqu'à dépenser des sommes très importantes pour influencer les décisions politiques.

Les données de la HATVP permettent de connaître les secteurs les plus représentés et les plus actifs en terme de lobbying, même si le classement obtenu s'appuie sur les activités de lobbying déclarées à la HATVP et ne prend pas en compte les montants dépensés. Un seul représentant peut être amené à défendre des intérêts dans plusieurs secteurs. Mais, surprise, ni le secteur du tabac, ni celui du sucre ou celui des spiritueux n'est présent dans le Top 5.

En France, comme dans de nombreux pays, c'est le secteur de l'énergie qui est le plus puissant des lobbies. Et ce n'est pas nouveau, puisqu'en 2013, à la suite de la démission de son successeur, Corine Lepage, ancienne ministre de l'Environnement déclarait déjà que «les lobbies nucléaires et pétroliers sont les plus puissants lobbies d'Europe».

En seconde place de ce Top 5 des lobbies les plus puissants de France, on retrouve le secteur de «l'économie». Derrière ce nom du classement se trouvent des banques de dépôt (BNP Paribas), mais également des assurances (Axa) et des banques d'investissement (Natixis).

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Un autre domaine inattendu se hisse à la troisième place, c'est celui de la fiscalité. Cette présence dans le haut du classement s'explique par le fait qu'il s'agit d'un secteur dans lequel sont impliquées de nombreuses entreprises. À titre d'exemple, Air France — KLM a déclaré à deux reprises des activités de lobbying liées à la fiscalité.

Plus proche du grand public, le quatrième secteur le plus présent dans le microcosme du lobbying français est la santé. S'il est moins surprenant de voir ce secteur parmi les cinq plus influents, c'est parce que ce lobby a été particulièrement visible ces dernières années. De ses victoires, comme la vente de 94 millions de vaccins contre la grippe H1N1 à la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, à ses défaites, comme lors du scandale du Médiator, ce lobby est réputé pour être d'une efficacité redoutable dans l'hexagone.

La cinquième et dernière place de ce classement se dispute entre le secteur de l'environnement, représenté par de nombreuses associations et ONG de défense de l'environnement d'une part, et le secteur agricole d'autre part.

On est donc encore loin de l'image très négative du lobbying à la solde soit du nucléaire, soit des fabricants de spiritueux, de cigarettes et de produits chimiques toxiques. 

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