Les chiffres publiés par l'Agence de l'Onu pour les réfugiés indiquent que même si, au cours de sept premiers mois de 2018, le nombre de réfugiés décidant de partir dans un périple risqué par la Méditerranée s'est nettement réduit, les cas de noyade ont plus que doublé par rapport à l'an dernier, écrit mardi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
L'itinéraire méditerranéen est le plus meurtrier — telle est la conclusion-phare du rapport annuel de la HCR, dont la publication était assimilée au troisième anniversaire de la mort d'Aylan Kurdi, garçon syrien de 3 ans noyé début septembre 2015. Ce rapport indique que lors des sept premiers mois de 2018, le nombre de réfugiés et de migrants arrivant en Europe via la Grèce, l'Italie et l'Espagne s'est réduit de 41% par rapport à la même période en 2017. Cependant, le niveau de mortalité a augmenté. Ainsi, si en 2017 un migrant sur 42 mourait en essayant de rejoindre le littoral italien, cette année un migrant sur 18 est décédé.
La raison principale de la tragédie invoquée par les auteurs du rapport est la «diminution des possibilités de recherche et de sauvetage des gens près de la côte libyenne par rapport à l'année précédente», ainsi que la division par deux du nombre de navires de sauvetage des ONG dans les eaux libyennes. Pendant les sept premiers mois de 2017, huit ONG avaient sauvé près de 39.000 réfugiés.
Nikolaï Topornine, maître de conférences à la chaire de droit européen de l'Institut des relations internationales de Moscou (MGIMO), pense que la réduction du flux migratoire en Europe est due au faite que plus personne, sur le Vieux Continent, ne se dit prêt à accueillir un nombre illimité de réfugiés.
Un autre facteur contribuant à cette réduction, selon l'expert, est celui des capacités accrues du service européen de protection frontalière et côtière Frontex.
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