Le Tribunal supérieur électoral brésilien a déclaré inéligible vendredi soir l'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva, qui souhaitait se présenter comme candidat à l'élection présidentielle d'octobre prochain malgré une condamnation pour corruption.
Son parti, le Parti des travailleurs (PT), l'avait tout de même présenté comme candidat pour la présidentielle à la mi-août, estimant que Lula était innocent.
Cependant une loi, baptisée «Ficha Limpa» (casier vierge), exclut du scrutin présidentiel les candidats ayant été condamnés en appel pour corruption.
La décision du Tribunal supérieur électoral devrait mettre fin à un feuilleton qui a fait planer une grande incertitude sur le scrutin d'octobre. Cependant les avocats de Lula avaient auparavant annoncé qu'ils pourraient faire appel de la décision devant la Cour suprême.
Les juges ont ignoré la recommandation de la commission des droits de l'homme de l'Onu, selon laquelle le gouvernement devait autoriser Lula à exercer ses droits politiques tant que ses appels devant les tribunaux n'ont pas été étudiés, a ajouté le PT.
En dépit de sa condamnation et d'autres affaires de corruption dans lesquelles il est soupçonné, Lula domine largement les sondages, avec 39% d'intentions de vote, contre 19% à son plus proche rival, le candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro.
Six des sept membres du tribunal, où les délibérations avaient débuté vendredi après-midi, ont voté en faveur de l'inéligibilité de Lula.
Fernando Haddad, ancien maire de Sao Paulo et colistier de Lula, devrait être le candidat du PT à la présidence.
Les partis ont jusqu'au 17 septembre pour modifier leurs listes. Cependant le tribunal a donné dix jours au PT pour procéder aux modifications.
Tant que la liste du PT n'est pas modifiée, le parti a l'interdiction de faire apparaître Lula dans ses spots sur les réseaux sociaux, les radios et les télévisions, a décidé le tribunal.
Le Parti des travailleurs a commencé à diffuser vendredi des spots sur les réseaux sociaux appelant à voter en faveur de Lula, des spots qui devaient apparaître à partir de samedi à la télévision, à 35 jours du scrutin présidentiel.