Les démineurs russes qui travaillent depuis dix ans à régler les conséquences des frappes aériennes de l'Otan en Serbie ont nettoyé plus de 6 millions de m2 de territoire dans différentes régions du pays. La Russie se propose de proroger le projet humanitaire de déminage jusqu'en 2020 et d'y octroyer plus de 17 millions d'euros.
Le coordinateur du Centre humanitaire russo-serbe à Nis, Bojan Glamoclija, a parlé à Sputnik du projet Cuprija 2 et de l'aide des démineurs russes dans le nettoyage des territoires serbes.
«Cette année, le détachement de déminage compte 52 spécialistes […] dont bon nombre viennent en Serbie pour la énième fois», a-t-il indiqué, précisant que les habitants connaissaient déjà de vue les démineurs russes, car ceux-ci viennent tous les ans depuis 2008.
«Le gouvernement russe a prorogé le projet de déminage humanitaire de la Serbie pour 2019 et 2020. À l'heure actuelle, le Centre de déminage définit les priorités pour nettoyer la région», a souligné Bojan Glamoclija.
Il ne cache pas son enthousiasme face à la prolongation de ce projet commun. Selon lui, les nouveaux investissements russes prouvent que Moscou est conscient des sérieux problèmes humanitaires et écologiques de la Serbie au cours des 19 dernières années, depuis les bombardements de l'Otan en 1999.
«Le projet sera dirigé cette année de nouveau par Bogdan Piliptchouk, un expert du déminage qui travaille en Serbie depuis plus de cinq ans. Et nous en sommes très contents», a-t-il noté.
Bojan Glamoclija a indiqué que les démineurs russes et leurs collègues serbes déblaieraient au cours des prochains mois les terrains entre les municipalités de Paracin et Cuprija dans le district de Pomoravlje (centre de la Serbie). En effet, c'est ici que se trouvait un entrepôt de munitions qui a explosé en 2006, ce qui fait qu'outre les retombées des bombardements, il faut également parer à ce danger-là.
Selon Bojan Glamoclija, «l'arrivée des démineurs russes est toujours un grand évènement pour le Centre humanitaire de Nis» parce que c'est à eux que l'institution doit son existence: l'idée de sa fondation est née dans le cadre des travaux de déminage organisés par les experts russes à l'aérodrome de Nis, en 2012.
Il a rappelé qu'outre les démineurs, le Centre accueillait également des pompiers, des secouristes et d'autres spécialistes russes qui aidaient leurs collègues serbes à travailler dans des situations d'urgence.
Selon le Centre local de déminage, une structure publique mise en place après les frappes aériennes de l'Otan pour réparer les conséquences des bombardements, les bombes à sous-munitions étaient présentes sur un territoire de 2,5 millions de m2, tandis que plus de 11 millions de m2 étaient d'ores et déjà débarrassés de ces bombes. Une étude a prouvé qu'après l'agression de l'Otan, plus de 6 millions de m2 du territoire serbe était recouvert de mines, dont la plupart a été neutralisée vers 2009.