Un convoi militaire composé de blindés, de chars, de pièces d'artillerie lourdes et de véhicules transportant des effectifs a atteint jeudi soir la frontière sud de la province d'Idlib, dans le cadre des préparatifs de l'opération de l'armée gouvernementale visant le dernier fief des terroristes en Syrie.
La province d'Idlib se trouve entre les mains des terroristes du Front al-Nosra* depuis 2015. Les membres de groupes radicaux qui avaient refusé de se rendre aux forces gouvernementales syriennes lors des opérations antiterroristes à Alep, à Homs et dans la Ghouta orientale ont été évacués par des couloirs humanitaires aux termes des accords sur la réconciliation. Des radicaux du Front al-Nosra et de Daech* y ont également été transférés depuis le sud et le sud-ouest de la Syrie où le territoire a été complètement libéré des terroristes le long de la frontière israélienne et jordanienne.
L'opération de l'armée syrienne dans la province d'Idlib est ardemment attendue par ses habitants, en exil après avoir fui les terroristes.
Certains d'entre eux ont pu livrer à Sputnik les horreurs de leur vie sous le joug des terroristes. À en croire leurs récits, une corruption inouïe, des injustices et des persécutions rendaient la vie insupportable.
Ces réfugiés sont à présent hébergés dans des centres d'accueil provisoires dans des localités du sud-est de la province, contrôlées par l'armée syrienne et le gouvernement. Il s'agit essentiellement de la ville d'Abu al-Duhur et des villages de Touwiba, de Msheirfeh et de Rasm al-Hammam.
«Mon fils a été enlevé. 10 jours plus tard il a été libéré contre une rançon de 1,5 million de livres syriennes (environ 2.500 euros). Ma famille habite ici depuis deux mois. Le gouvernement nous a fourni tout ce qui nous est nécessaire: des denrées alimentaires et tout ce qu'il nous faut pour vivre. Je souhaite que l'armée libère Idlib au plus vite pour revenir sur notre sol, reprendre une vie normale et le travail», a confié un réfugié à Sputnik.
Un autre, expulsé de sa maison et forcé de vivre dans un village inconnu pendant 3 ans, compte sur le succès de l'armée syrienne dans la province.
«Quand l'armée syrienne a mené des opérations dans certaines zones d'Idlib, nous avons pu regagner ces régions. J'espère que l'armée libérera la province d'Idlib et que la vie en Syrie redeviendra pacifique et sans danger, comme avant», a-t-il signalé.
Un autre encore a raconté à Sputnik que les terroristes avaient incendié sa récolte et ses semences et persécutaient les civils à tort ou à raison.
«Il faut que l'armée syrienne sauve tous les habitants de cet enfer. Nous espérons que l'opération militaire se poursuivra jusqu'à la libération totale de la province d'Idlib», a-t-il conclu.
*Organisation terroriste interdite en Russie