«Gaulois réfractaires», «mafieux», quand Macron dézingue les Français depuis l’étranger

© REUTERS / Ludovic Marin/PoolQueen Margrethe II of Denmark and French President Emmanuel Macron attend the state dinner at Christiansborg Palace in Copenhagen, Denmark August 28, 2018.
Queen Margrethe II of Denmark and French President Emmanuel Macron attend the state dinner at Christiansborg Palace in Copenhagen, Denmark August 28, 2018. - Sputnik Afrique
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Alors qu’il se trouvait devant la reine du Danemark, le Président de la République a lancé une saillie remarquée. Il a parlé d’un peuple danois «qui n’est pas exactement le Gaulois réfractaire au changement». Une attaque à peine déguisée contre les Français. Et ce n’est pas la première fois. Sputnik France vous a préparé un petit florilège.

«Il ne s'agit pas d'être naïf, ce qui est possible est lié à une culture, un peuple marqué par son histoire. Ce peuple luthérien, qui a vécu les transformations de ces dernières années, n'est pas exactement le Gaulois réfractaire au changement!»

Emmanuel Macron n'avait pas la langue dans sa poche ce 29 août à Copenhague. Alors qu'il disait tout son amour du peuple danois et de son modèle de «flexisécurité» qui lui est si cher, le tout devant la monarque du royaume scandinave, il n'a pas pu résister à l'envoi d'une nouvelle pique en direction des «Gaulois». Il s'est bien défendu le lendemain à Helsinki de toute insulte envers son peuple: «Il faut prendre un peu de distance avec la polémique et les réseaux sociaux.»

Mais trop tard, sur la toile et dans la sphère politique française, la controverse a enflé. Surtout que le 28 août, il avait lancé à une foule d'étudiants de Copenhague: «Le vrai Danois n'existe pas, il est déjà Européen. C'est vrai aussi pour les Français.»

​Ces déclarations ont entraîné, sans surprise, de vives réactions. «Il est quand même inadmissible d'entendre un président de la République critiquer, caricaturer les Français quand il est à l'étranger», s'est indigné Laurent Wauquiez, président des Républicains, avant de poursuivre:

«Il l'avait fait en Roumanie, en Grèce il avait qualifié les Français de fainéants, et maintenant devant la reine du Danemark il nous caricature en Gaulois réfractaires.»

Il est vrai que ce n'est pas la première fois qu'Emmanuel Macron tance les Français lorsqu'il est en déplacement en dehors de nos frontières. Le 24 août 2017, le locataire de l'Élysée se trouvait à Bucarest en Roumanie. Lors d'une visite aux expatriés de l'Hexagone, il a sévèrement jugé ses compatriotes:

«Les Françaises et les Français détestent les réformes, dès qu'on peut éviter les réformes on ne les fait pas. C'est un peuple qui déteste cela. Il faut lui expliquer où on va et il faut lui proposer de se transformer en profondeur.»

Ce ton un brin condescendant avait déclenché l'ire de plusieurs personnalités politiques et d'utilisateurs des réseaux sociaux. «Cela veut dire que les Français, quand on leur propose une réforme, ils sont trop bêtes pour comprendre ce qu'on leur propose», avait notamment lancé au micro de BFMTV Gérard Martinez, patron de la CGT et adepte de l'ironie.

​Emmanuel Macron avait décidé de faire feu de tout bois en cette rentrée 2017. Quelques jours après son escapade roumaine, il se rendait en Grèce. Le 8 septembre, il faisait savoir à ses adversaires qu'il ne lâcherait rien quant aux réformes et n'avait pas hésité à parler de «fainéants», de «cyniques» et d'«extrêmes» pour qualifier ses opposants. Et le tollé provoqué, qui avait vu Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France Insoumise, déclarer «Abrutis, cyniques, fainéants, tous dans la rue les 12 et 23 septembre!», n'avait pas fait bouger d'un cil le plus jeune Président de l'histoire de la République. Le 11 septembre, en marge d'un déplacement à Toulouse, il avait répondu qu'il ne regrettait «absolument pas» ses propos avant d'ajouter: «Je ne l'ai pas fait avec l'esprit de polémique, mais on ne peut pas faire avancer notre pays si on ne dit pas les choses en vérité.»

​Et ce n'est pas fini. Nous sommes maintenant le 26 juin 2018. Après s'être longuement entretenu avec le Pape François, le Président français présentait son ministre des Affaires européennes Jean-Yves Le Drian. Curieusement, il soulignait alors ses origines bretonnes ce qui n'avait pas manqué de faire réagir l'Irlandais monseigneur Murphy, chef de protocole du Vatican: «Ils sont partout.» Ce à quoi rétorquait Emmanuel Macron:

«Les Bretons, c'est la mafia française.»

​Un trait d'humour qui avait choqué certains Bretons de même qu'une partie des Italiens. Le Vatican est enclavé à Rome, en Italie, un pays gangréné par la véritable mafia.

Pourtant, le comportement d'Emmanuel Macron Président ne devrait pas surprendre il est très cohérent avec celui d'Emmanuel Macron candidat. En déplacement en Algérie, il avait qualifié la colonisation de «crime», de «crime contre l'humanité» et de «vraie barbarie», des propos attaquant non pas les Français, mais la France, qui avaient fait polémique à l'époque.

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