La réapparition d'anciennes épidémies, comme celle du choléra en Algérie ou de la rougeole en France, disparues de la scène médicale des deux pays depuis des décennies, inquiète la population qui se demande si cette résurgence simultanée de ces deux maladies graves ne tient pas à une même cause. Dans son édition du 30 août, la revue Marianne a posé la question à deux spécialistes françaises pour savoir quelle était l'origine de cette nouvelle propagation de ces deux pathologies et les moyens de s'en prémunir.
Selon la spécialiste, le choléra est causé par une bactérie, la Vibrio cholerae. Cette dernière est répandue à travers toute la planète, «elle entraîne diarrhées, vomissements et nausées et peut causer la mort». «La bactérie existe naturellement dans l'environnement. Ce virus qui peut ressurgir en cas de catastrophes naturelles ou d'intempéries, ou d'un mauvais contrôle du réseau de distribution d'eau», a-t-elle précisé, en laissant entendre cette «dernière possibilité semble prévaloir à Alger».
Cependant, si des cas se déclarent en France, Mme Goffard a estimé qu'il serait nécessaire d'effectuer une distribution de vaccins: «Elle n'aura lieu que pour un très court laps de temps, car le vaccin n'est vraiment efficace que pour éviter l'épidémie, pas la prévenir», a-t-elle expliqué.
À la différence du choléra, l'épidémie de la rougeole, dont se débat la France, est provoquée par un virus d'origine exclusivement humaine. «Ce qui signifie qu'elle peut disparaître», selon Anne Goffard.
Pour rappel, depuis le début de l'année 2018, plus de 600 personnes ont été atteintes de rougeole en Nouvelle-Aquitaine, en France.
En Algérie, selon un bilan officiel du ministère de la Santé, le 28 août, l'épidémie de choléra touche 59 patients confirmés parmi 172 personnes suspectées et hospitalisées. La maladie a déjà causé le décès de deux personnes, selon la même source.