Les États-Unis faisant escalader les tensions autour d'Idlib, Moscou se demande où Damas à bien pu se procurer des armes chimiques si Washington et Paris les ont toutes détruites, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue saoudien Adel al-Joubeir.
«Lorsque les Américains commencent à faire escalader les tensions autour d'Idlib en menaçant le gouvernement [syrien, ndlr] de châtiment si ce dernier utilise des armes chimiques, nous demandons: "D'où aurait-il obtenu des armes chimiques si vous, ensemble avec les Britanniques et les Français, avez tout détruit l'an dernier?"», a-t-il lancé.
Comme l'a précisé le ministère russe de la Défense, à cet effet le destroyer USS The Sullivans de l'US Navy, avec 56 missiles de croisière à son bord, est récemment arrivé dans le golfe Persique. Un bombardier stratégique В-1В de l'US Air Force, doté de 24 missiles de croisière air-sol AGM-158 JASSM a été également positionné sur la base aérienne d'Al-Udeid au Qatar, a souligné la Défense.
Après les négociations entre le conseiller du Président américain à la sécurité nationale John Bolton et le secrétaire du Conseil de sécurité de Russie Nikolaï Patrouchev, le 23 août dernier, l'agence Bloomberg, se référant à quatre sources anonymes, a rapporté que M. Bolton avait déclaré à M. Patrouchev que les USA étaient «prêts à frapper les forces gouvernementales syriennes si elles utilisaient des armes chimiques contre l'opposition».
D'après Bloomberg, les USA disposeraient d'informations indiquant que le gouvernement de Bachar el-Assad s'apprêterait à utiliser des armes chimiques contre les combattants de l'opposition à Idlib. Les sources anonymes de l'agence ne précisent toutefois pas d'où Washington tient ces renseignements.