Le gouvernement mexicain n'aurait pas dû négocier avec Washington la révision de l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) sans la participation du Canada. Ce dernier aurait pu diminuer la pression de la part d'États-Unis et ainsi placer le Mexique dans de meilleures conditions pendant la conclusion de ce nouvel accord, estime l'économiste Luis Lozano Arredondo.
«Cette façon de mener des négociations séparément avec chaque pays répond aux intérêt des États-Unis. Le Mexique et le Canada travaillaient main dans la main, mais les États-Unis n'ont pas permis que cela continue. Cela a toujours été comme ça. Ils engagent des négociations qu'ils ne peuvent pas gérer et diriger, où ils ne peuvent pas exposer leur position et prendre la décision», a-t-il déclaré.
Un autre analyste du centre, David Lozano Tovar, estime que le Mexique s'est trop empressé de conclure un accord de libre-échange avec Washington.
«Abandonner le Canada alors qu'il a toujours formé un duo avec le Mexique pour la négociation, c'était une erreur», a-t-il indiqué avant d'ajouter que le Canada prendra des mesures pour se protéger, ce qui n'exclue pas qu'Ottawa puisse conclure un accord bilatéral avec Washington pour en tirer «plus de profit».
Selon M.Tovar, Mexico aurait dû attendre les élections de mi-mandat qui auront lieu aux États-Unis le mardi 6 novembre 2018, après lesquelles l'Administration américaine sera renouvelée.
«Je pense qu'ils auraient dû attendre pour voir ce qu'il se passera lors des élections de novembre aux États-Unis, qui auraient pu placer le Mexique dans de meilleures conditions», a souligné M. Tovar.
En revanche, maintenant que les États-Unis ont persuadé Mexico de conclure un nouvel accord de libre-échange, l'Administration actuelle de Donald Trump part favorite avant les élections.
«Le Mexique avait un poids politique en ce qui concerne les élections [aux États-Unis, ndlr] et Trump avait déjà mentionné que des concessions pouvaient être faites pour conclure un accord. Pourquoi a-t-il fallu repousser le Canada d'une façon aussi grossière?» a-t-il conclu.
Rappelons que mardi, le Premier ministre Justin Trudeau a promis de défendre le secteur laitier canadien lors de la renégociation du traité de libre-échange nord-américain (Aléna) et a prévenu qu'il ne signerait un accord avec les États-Unis et le Mexique que s'il était «bon pour le Canada».
Donald Trump a annoncé lundi la conclusion d' «un très bon accord» commercial avec le Mexique dans le cadre de la révision de l'Aléna, traité commercial qui lie Mexico, Ottawa et Washington depuis 1994 et que le Président américain jugeait injuste depuis des années.