La Serbie et le Kosovo souhaitent réviser le tracé de leur frontière commune, ont déclaré samedi le Président serbe Aleksandar Vucic et le dirigeant du Kosovo Hashim Thaci cités par le journal Politico.
«Le Kosovo entend signer un accord juridiquement contraignant avec la Serbie. Le temps de le faire est venu», a indiqué M.Thaci lors d’une réunion du Forum européen à Alpbach, en Autriche.
Selon Politico, Pristina veut obtenir la vallée de Presevo peuplée en majorité d’Albanais. Belgrade, quant à lui, compte reprendre le contrôle des régions du nord du Kosovo où les Serbes sont majoritaires.
Les deux dirigeants balkaniques ont appelé l’Union européenne à soutenir leurs efforts.
«Nous avons une courte fenêtre d’opportunité. Ce n'est pas facile du tout; c'est très, très difficile. C'est pourquoi tout le monde doit le [ce projet, ndrl] soutenir», a noté M.Thaci.
«Nous parviendrons à un compromis et trouverons une solution […] seulement si nous bénéficions du soutien de l’Union européenne», a pour sa part déclaré M.Vucic.
Selon la chaîne de télévision russe Zvezda, MM.Vucic et Thaci se pencheront sur la modification des frontières lors des entretiens qu’ils auront sur la normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo le 7 septembre prochain à Bruxelles.
Les deux pays veulent entrer dans l’Union européenne. La Serbie a obtenu le statut de candidat officiel en 2012. Mais l’UE a clairement indiqué qu’aucun des deux pays ne pouvait adhérer avant d’avoir définitivement réglé les différends de longue date qui les opposent. La Serbie ne reconnaît pas l’indépendance autoproclamée du Kosovo depuis 2008.
Mais un nouvel accord sur la frontière met l’Union européenne dans une situation délicate. Les dirigeants européens ont longtemps rejeté l’idée de modifier le tracé des frontières, estimant que cela pourrait entraîner une nouvelle redéfinition des frontières dans les Balkans et relancer les violences ethniques des années 1990.