Lorsque la Grande Armée de Napoléon s'empare de nouveau de Moscou (images)

© Sputnik . Ivan DubrovinLe festival de reconstitution historique «le Temps et les Époques» à Moscou
Le festival de reconstitution historique «le Temps et les Époques» à Moscou - Sputnik Afrique
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Le grand festival de reconstitution historique «le Temps et les Époques» touche aujourd'hui à sa fin à Moscou. Pendant 13 jours, les amateurs d'histoire ont présenté dans 28 sites de Moscou leur vision du passé. Des légionnaires romains, des soldats de Napoléon avec l'empereur en tête, bref, une plongée dans l'Histoire inoubliable!

Bien que les machines à remonter le temps n'existent que dans les livres de science-fiction, il est tout de même possible de traverser les siècles passés et de se retrouver durant l'Antiquité, le Moyen-Âge ou, par exemple, sur les champs de bataille de la guerre de Sécession grâce aux amateurs de reconstitution historique qui n'épargnent ni leur forces ni leur temps pour récréer les équipements militaires ou les objets de la vie quotidienne des époques qui les passionnent. Le festival annuel «le Temps et les Époques» a réuni entre le 10 et le 22 août à Moscou ces enthousiastes, dont certains ont raconté à Sputnik leur passion pour l'histoire et leurs impressions de la capitale Russe.

Parmi eux, Napoléon Ier, Empereur des Français et roi d'Italie, comme s'est présenté Jean-Claude Perrin, président de l'association Le livre, l'Histoire et l'obusier, qui incarne pour l'évènement cette personnalité exceptionnelle de l'Histoire moderne. Plus âgé que l'Empereur lors de sa campagne de Russie, portant un uniforme d'officier des grenadiers à pied, un bicorne, et décoré par une Légion d'honneur, une médaille d'Italie et un grand cordon de la Légion d'honneur avec le bijou, M. Perrin explique ce qu'il faut pour bien interpréter Napoléon:

«Ce qui compte dans l'interprétation de Napoléon ce n'est pas tant l'allure, la tête, mais surtout le logo qui le représente Napoléon. Il suffit d'un chapeau, d'une redingote, d'un habit comme ça, et tout de suite les gens dans le monde entier en général reconnaissent Napoléon, qui était un homme extrêmement moderne qui avait su inventer ce qu'on appelle le logo: un truc d'entreprise — un petit chapeau, une redingote et c'est Napoléon!».

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L’amour du patrimoine, trait d’union entre ces bénévoles français et russes

Selon lui, Napoléon a inventé une «simplicité relative» qui a permis à «ce logo» de devenir emblématique pour son temps et pour les époques suivantes:

«C'est-à-dire que s'il avait revêtu un habit aussi chatoyant, aussi beau que ses maréchaux, il serait passé inaperçu. Or, en mettant une tenue très simple, un bicorne tout simple, sans dorures, sans rien, un habit de colonel des chasseurs ou de colonel des grenadiers à pied, il ressortait de toute cette magnificence de l'État-major. Napoléon ressortait par sa simplicité mais en fait c'était bien pour se démarquer qu'il était habillé simplement. Pas simplement — relativement simplement!»

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Le festival de reconstitution historique «le Temps et les Époques» à Moscou

Fin connaisseur de l'histoire de l'époque, M.Perrin a donné sa vision des causes des guerres napoléoniennes.

«Je pense qu'à cette époque-là il n'y avait pas de méchants, pas de gentils. En France, on ne nous apprend pas que finalement les guerres napoléoniennes ne sont que le résultat des guerres de la Révolution française. Parce qu'à la Révolution française, on a eu toute l'Europe contre la France, parce qu'en France on a coupé la tête à leur roi et on a créé une République […] la France devait faire des conquêtes. Les Pays-Bas, la Belgique étaient autrichiens et pour punir les Autrichiens, il fallait leur prendre les Pays-Bas et ce sera toujours comme ça la guerre. Je pense que ce n'est pas la guerre de Napoléon, c'est la guerre de la France. Napoléon n'est que la suite de la Révolution. Moi, je ne vois pas de différence», a-t-il expliqué.

Pour la première fois en Russie depuis un voyage pendant l'époque soviétique, M.Perrin s'est dit «surpris» de voir ainsi Moscou aujourd'hui.

«Je suis venu il y a bien longtemps dans un voyage organisé il y a 40 ans à Moscou et à Saint-Pétersbourg. C'était dans le cadre d'un voyage organisé. C'est difficile quand on est touriste d'apprécier ce qui se passe dans un pays, en fait on ne voit que du beau. Mais je peux me permettre une chose, c'est que je suis surpris, surpris de voir une belle capitale, la propreté, l'ordre, je suis très surpris et agréablement surpris», a-t-il confié.

Dans un autre endroit de Moscou, non loin du Boulevard Tverskoï, où se sont installés Napoléon et les soldats de la Grande Armée, Sputnik s'est retrouvé parmi les légionnaires romains sous commandement de Jean-Luc Féraud, le président de l'Association européenne de Reconstitution historique, qui visite ce festival pour la quatrième fois.

Interprétant un centurion de la Première Légion consulaire du IIe siècle avant Jésus-Christ, M. Féraud explique pourquoi il a choisi cette période de l'histoire romaine:

«J'ai choisi cette période-là pour deux raisons. Moi, je suis Provençal et la base du groupe, on vient de Provence, et l'histoire romaine en Provence a commencé au 2e siècle avant Jésus-Christ…. Les Romains sont arrivés à cette époque-là et ont conquis la Provence à la demande des Grecs. Mais il y a aussi eu en 103 avant Jésus-Christ à Aix-en-Provence la plus grande bataille de l'Antiquité, c'est une bataille qu'on appelle Aquae Sextiae. Il n'y a jamais eu autant de morts sur un champ de bataille jusqu'à la Première guerre mondiale. Comme c'était dans ma région, j'ai choisi une histoire qui s'est passée dans ma région».

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Le festival de reconstitution historique «le Temps et les Époques» à Moscou

Passionné par l'histoire romaine, M. Féraud n'a pas manqué l'occasion d'apprécier les progrès de ses amis russes dans le domaine de la reconstitution historique de l'époque en question.

«Pour les Russes, c'est relativement nouveau, parce que ça ne fait pas depuis longtemps qu'ils le pratiquent. Par contre, ce que j'ai beaucoup aimé, ce que je vois de mes amis russes, c'est qu'ils progressent très vite. C'est-à-dire qu'il y a deux-trois ans ils avaient un niveau qu'on avait il y a encore cinq-six ans en arrière et maintenant ils se sont très bien mis à niveau, ils ont fait un superbe travail», a-t-il conclu.

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