Comme le suppose l'un des interlocuteurs de la chaîne, l'annonce de la Défense pourrait s'avérer être une tentative de prouver que les politiques d'amnistie d'Alger à l'encontre des groupes permettent de s'emparer des «gros poissons» comme Sultan Ould Bady.
Wassim Nasr, spécialiste des mouvements djihadistes à France 24, a précisé que l'Algérie était «en train de dire qu'elle peut prendre en charge les redditions de militants djihadistes dans la région».
«Alger revient ainsi dans le jeu, s'impose comme un interlocuteur incontournable sans toutefois devenir membre du G5 Sahel. Ces amnisties ouvrent également une porte de sortie pour la France, qui est dans une impasse militaire», a résumé Wassim Nasr.
«Sultan Ould Bady vient confirmer une tendance à la hausse des redditions mais il faut toujours être prudent avec les annonces de l'Algérie, qui ne communique jamais par hasard. On a beaucoup parlé ces derniers mois de collaboration entre Barkhane et l'Algérie sur le fait d'amnistier des terroristes et, aujourd'hui, on peut considérer que c'est crédible», a fait savoir à France 24 Jérôme Pigné, chercheur à l'IRSEM et à l'institut Thomas More.
Abdou Aïssa, de nationalité malienne, a combattu depuis les années 2000 sous les bannières de divers groupes armés dans la bande sahélienne. Il a été impliqué dans le kidnapping de sept diplomates algériens à Gao en 2012 et dans au moins une prise d'otage contre une cible occidentale.