C'est notamment le journaliste de Gazeta Prawna, Zbigniew Parafianowicz, qui ne voit pas de bons signes dans cette remise en cause de l'isolement de la Russie et s'inquiète du fait que les pays baltes, dont la Pologne, et l'Ukraine doivent supporter les possibles conséquences de cette «faiblesse» de l'Allemagne.
Le premier reproche concerne l'accueil du chef d'état-major des Forces armées russes interdit d'entrée en Australie, au Canada, au Lichtenstein, en Suisse et dans l'Union européenne après les événements du printemps 2014 en Ukraine: le journaliste relève que la chancelière allemande, leader informel de l'UE, l'a accueilli fin juillet justifiant cette rencontre par les intérêts de son pays.
Bien que des hommes politiques allemands soient convaincus qu'il faut considérer la rencontre Merkel-Poutine dans un contexte global et y voir une opportunité de coopération pragmatique là où elle est possible, Gazeta Prawna refuse de prendre au sérieux leur point de vue. En guise de contre-argumentation, l'article souligne que Varsovie ne peut pas rester indifférent à ce sujet «se trouvant à une distance de 10 minutes de vol d'un missile Iskander-M, lancé depuis le territoire de la région de Kaliningrad».
«Une fracture dans l'isolement de Guerassimov et les pourparlers avec Poutine, c'est une trahison diplomatique», insiste le journaliste. «En pliant face au Kremlin, Berlin a affaibli la sécurité du flanc est de l'Otan», ajoute-t-il.
Plus tôt dans la journée, Angela Merkel a donné des précisions sur le caractère des ses pourparlers avec le Président russe, soulignant qu'il s'agirait d'une rencontre de travail qui témoignerait de la détermination de la partie allemande à entretenir de bonnes relations avec la Russie. Selon elle, le nombre des problèmes communs — du dossier ukrainien au dossier syrien et à celui la coopération dans le domaine économique — justifie un dialogue permanent entre les deux pays. Le sujet du sommet Allemagne-France-Russie-Turquie sera également abordé, a-t-elle assuré.