Dans certains cercles politiques autrichiens, la panique est à son comble: on réclame la démission de la ministre qui s'apprête à se marier. Ainsi, les Verts, parti d'opposition, n'ont pas tardé à exiger sa «démission immédiate» parce qu'elle avait invité un être dangereux en la personne du chef de l'État russe qui «est l'adversaire le plus agressif de l'UE en matière de politique étrangère».
L'eurodéputée SPÖ Evelyn Reger craint à son tour que la visite du Président russe soit une «honte pour l'image de l'Autriche» et «une provocation de dimension européenne».
Des craintes qui peuvent être d'ailleurs alimentées par des rumeurs circulant dans des médias. La chaîne locale ORF a notamment annoncé que la chef de la diplomatie autrichienne souhaiterait avoir une conversation d'affaires avec Vladimir Poutine en pleine célébration! Les sujets de l'entretien à venir restent, certes, entourés de mystère et aucune rencontre avec les journalistes n'est prévue pour l'instant…
Petit rappel des derniers événements: l'Autriche ne s'est pas laissée entraîner dans les scandales géopolitiques antirusses. L'un des exemples marquants de sa position est son refus d'imiter la vague d'expulsions de personnel diplomatique russe dans le cadre de l'affaire Skripal. Voilà une attitude amicale suspecte envers Moscou qui existait déjà au printemps, mais personne n'y avait prêté attention.
En route vers l'Allemagne, où il rencontrera Angela Merkel, le chef de l'État russe participera ce 18 août à la cérémonie de mariage de la chef de la diplomatie autrichienne, Karin Kneissl. Selon le journal Kronen Zeitung, des agents des forces spéciales autrichiennes Kobra assureront la sécurité de la cérémonie.
Le mariage se tiendra dans le sud du land de Styrie, dans un village des alentours de Graz. Karin Kneissl, âgée de 53 ans, doit épouser l'homme d'affaires Wolfgang Meilinger.
Selon la diplomatie autrichienne, le déplacement du Président russe «ne changerait rien au positionnement de l'Autriche en matière de politique étrangère». Le parti FPÖ entretient d'ailleurs des relations de longue date avec le parti anciennement présidé par Vladimir Poutine, Russie unie, et, concrètement, a conclu en 2016 un accord de coopération avec ce parti.