Il y a dix ans, il était possible d'entendre des pronostics peu optimistes quant à l'avenir du chasseur Su-30MKI, dont la vente a commencé au début des années 2000, rappelle le quotidien Nezavissimaïa Gazeta. On estimait qu'à l'issue du contrat avec l'Inde la construction de ses avions s'arrêterait.
En février 2018, le vice-ministre russe de la Défense Iouri Borissov (actuellement vice-Premier ministre), pendant la visite de l'usine aéronautique d'Irkoutsk, a annoncé de nouveaux contrats pour l'achat d'avions dans le cadre du nouveau programme d'armement.
A terme, le nombre total de Su-30 commandés et livrés par Sukhoi pourrait dépasser 500 avions. C'est plus que le Rafale et proche de Typhoon — les appareils qui sont arrivés sur le marché pratiquement en même temps que le Su-30MKI.
L'apparition du premier de la gamme des chasseurs Su-30MKI a été le résultat d'une profonde analyse des futurs besoins du marché, en fonction desquels a été créé le cahier des charges et l'image du futur avion.
New Delhi a été le premier pays à commander cet avion. L'Inde avait besoin d'un chasseur qui garantirait pour des décennies d'avance une grande supériorité sur les éventuels ennemis. Le fait est qu'un tel appareil était absent sur le marché mondial accessible pour l'Inde. Il restait encore à concevoir, et la Russie était la seule avec qui l'Inde pouvait le faire. Il ne s'agit pas seulement de facteurs politiques, mais également d'une grande expérience de programmes aéronautiques communs entre Moscou et New Delhi.
Cette collaboration a conduit à la création du Su-30MKI: un avion polyvalent lourd longue portée supérieur aux chasseurs de 4e génération et ne perdant pas son efficacité dans les conditions d'apparition imminente d'appareils de 5e génération.
La stratégie réfléchie et réaliste a porté ses fruits: l'Inde a commandé au total 272 chasseurs. Cela a permis d'organiser une grande production de série, ce qui a eu un effet positif sur les caractéristiques économiques et d'exploitation de tous les Sukhoi.
Dans le cadre de l'architecture ouverte, l'interaction des systèmes est organisée par un bus de données. Dans la plupart des cas la modernisation de l'avionique ou l'accroissement de l'arsenal se réduit à une mise au point de l'électronique.
Cette architecture ouverte a fait partie des principaux facteurs qui ont déterminé la compétitivité du Su-30SM aujourd'hui.
Une autre nouveauté-clé du Su-30MKI, héritée par le Su-30SM, a été l'antenne réseau à commande de phase. Son élaboration était un grand défi pour les ingénieurs. Ce radar élargit considérablement le nombre de cibles accompagnées dans les airs et au sol.
Les capacités opérationnelles du Su-30SM ont fait leurs preuves dans des conflits réels, conclut le journal.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.