Pour sa part, tout a commencé en 1988 lorsqu'il avait acheté par pur hasard un livre parlant de Robert Ettinger, connu comme étant le «père de la cryogénisation» en raison de la publication de son livre «La Perspective de l'immortalité».
«Il est évident que chacun, ou presque, veut vivre longtemps. C'est pour cela que l'idée de la cryogénisation m'a intéressé. J'ai commencé à penser à la cryogénisation et lorsque l'occasion s'est présentée, j'ai signé un contrat avec une entreprise russe qui se spécialise dans le domaine», a-t-il expliqué à Sputnik.
La vie éternelle, est-ce pour demain?
«Oui, il existe des problèmes, des risques, des subtilités juridiques, des imperfections de cette procédure. La cryogénisation se fait uniquement après la reconnaissance juridique du décès. Il y a alors deux perspectives très claires. Soit le corps sera enterré, soit il sera cryogénisé. Dans le deuxième cas, il y a des chances de ressusciter. Plus la date de conservation est élevée, plus de chances il y a. 100 ans de conservation c'est le minimum. Je pense que 200 ans est une période suffisante pour assurer la résurrection. Pendant ce temps, les technologies biologiques se perfectionneront, le niveau humanitaire de la société s'améliorera et il y aura plus de respect envers les patients cryogénisés», a-t-il relaté.
Selon lui, la médecine s'est déjà familiarisée avec le phénomène de la mort clinique et dans la plupart des cas, les médecins arrivent à réanimer ceux qui l'ont vécue. M.Nekrassov estime donc que dans l'avenir, la cryogénisation sera devenue une habitude.
Une aventure?
«Je n'aurais pas dit qu'il s'agit d'un geste courageux. J'ai pris ma décision de manière bien particulière. J'ai beaucoup travaillé avec la littérature scientifique, avec les ouvrages de spécialistes mondialement connus dans la médecine et dans la gérontologie. C'est pourquoi prendre cette décision a pris du temps mais que ça n'a pas été difficile psychologiquement», a-t-il expliqué.
Néanmoins, sa décision a suscité des réactions contradictoires dans son entourage. Ainsi, M.Nekrassov a reconnu que ses proches ont pris son idée comme quelque chose d'abstrait. Ils ont même eu des discussions sur les risques. En revanche, selon lui, ses collègues reconnaissent le développement des technologies de cryogénisation mais ils n'ont pas réalisé leur importance.
«Je suis persuadé que dans l'avenir, ils comprendront les avantages de la cryogénisation», a-t-il insisté.
Et si c'était un coup de pub?
Comme il s'agit d'une technologie dernier cri, la cryogénisation est une procédure qui pèse lourd sur le portefeuille. Ainsi, rien que pour cryogéniser sa tête, Sergueï Nekrassov a dû débourser quelque 15.000 dollars (13.000 euros), ce qui pourrait laisser fleurir des spéculations supplémentaires sur l'efficacité de cette procédure.
«À mon avis, ce n'est ni de la pub, ni une ambition de succès financiers. Il s'agit de la popularisation d'idées scientifiques prometteuses dans les intérêts de toute la société. La nouvelle idée du transhumanisme — le droit à la vie. La cryogénisation permet de le réaliser», a-t-il conclu.
Qu'est-ce qui va se passer dans l'avenir avec Sergueï Nekrassov ainsi qu'avec d'autres personnes cryogénisées à travers le monde? L'avenir nous le dira, il ne reste qu'à attendre quelque 100-200 ans.